Jusqu'au printemps suivant
AccueilAccueil  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-55%
Le deal à ne pas rater :
Coffret d’outils – STANLEY – STMT0-74101 – 38 pièces – ...
21.99 € 49.04 €
Voir le deal


 

 Jusqu'au printemps suivant



June Després
June Després
The pain doesn't go away

à propos
sac à dos
Jusqu'au printemps suivant  Ukke

Ancien métier : Pédopsychiatre
Occupation : Soigne les corps et les âmes
Statut civil : Mariée et mère de famille
Lieu de naissance : Montréal

Jusqu'au printemps suivant  Vhaf

Messages : 193
Inscription : 31/10/2020
Pseudo : Khaalou
Autres visages : Khaaleb Talarion / Max Stal / Logan Dwyerd / Orla Richter
Crédits : and the sun rises again (avatar) / Naly (Gif)
Présence : Présente
Disponibilité : Régulière
Célébrité : Cate Blanchett

Jusqu'au printemps suivant  Cr6jEhK23 / 5023 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWcH1Wm

Jusqu'au printemps suivant  FynvyaL17 / 5017 / 50Jusqu'au printemps suivant  51Pp0UC

Jusqu'au printemps suivant  NQR2YzZ18 / 5018 / 50Jusqu'au printemps suivant  IfFzVjW

Jusqu'au printemps suivant  OmgVryg13 / 5013 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWTUB7m

Jusqu'au printemps suivant  7X3OtMK22 / 5022 / 50Jusqu'au printemps suivant  IOASuak



Survie
Sac à dos:
Carnet de santé:

Jusqu'au printemps suivant  Empty
26.04.23 10:23
Jusqu’au printemps suivant

   Tutu & Mama



Une brise, douce, ondule entre les cimes. La musique du vent envahit le vallon. Elle danse. Le printemps aidant, les arbres retrouvent leurs feuilles qui savourent la vie par un bruissement joli. De jeunes pousses apparaissent, un peu partout. Sur les branches des buissons, des boutons en floraisons. Fleurs blanches, pétales rosés piqués de quelques perles d’humidité. Leur parfum délicat dans l’air emplit la tête ; éveille le sourire que produit le retour des beaux jours. L’herbe, d’un vert éclatant encadre les routes et les allées, entoure les maisons, remplit les fossés. Longue et fournie, elle tangue à chaque inspiration, faisant briller ses brins luisants. Un soleil gentil joue avec les nuages épars qui ponctuent le ciel d’un bleu nouveau. Il fait doux. Il fait beau. Aux pieds des rares panneaux encore debout, quelques primevères, et des violettes, pissenlits, pâquerettes. Nous en ferons des couronnes pour aller courir dans les champs de blé. Célébrer dans un rire, cette joie retrouvée.

Plongeant une main dans le seau d’eau mousseuse, June en tire une éponge qu’elle presse pour en sortir les gouttes qui retombent gracieuses dans un « plic » de pluie. Tout en maintenant la fenêtre ouverte, elle entame le nettoyage de la vitre. Un geste après l’autre, en action précise. Pas de place pour la crasse. La poussière ennemie et les toiles d’araignées sont retirées. Frotte, nettoie, fait briller le carreau opaque. Il ne faut pas ménager sa peine pour faire de ce taudis un palace.

Ils avaient l’air bien embêté, ceux de Babylon, de les voir tous débarquer ; exilés en goguette, tous ensemble à fuir une Colonie trop grosse pour eux. Embêtés aussi de ne pas pouvoir mieux les loger. Mais avaient-ils seulement compris ? Que ces trois planches tenant à peine ensembles étaient pour les Després un cadeau plus beau qu’un royaume. Ils se sont tenus, tous les trois, devant la petite masure insalubre qu’on leur proposait. Ils l’ont regardé, puis sourit. « On a déjà été bien plus mal loti » a dit Peter en remontant ses manches. Les premières nuits ont été difficile, à cause du trou dans le toit, à cause du fait qu’il faisait encore froid. A cause aussi de tous ces changements, de la fuite précipitée, des ordres hurlés. C’était trop. C’était assez. Désormais, June aspire au calme d’une vie simple. Pour elle, pour sa petite famille. Depuis qu’ils sont arrivés ici, dans cette petit communauté à l’écart de tout, elle se dit que c’est possible. Trouver la paix.

Bientôt, l’eau est brune dans le seau, mais le verre brille d’un éclat nouveau. D’un coup de chiffon précis, elle essuie les dernières gouttes, celles qui reste le long du joint abîmé. Ça aussi, il faudra penser à en changer. Mais chaque chose en son temps. Une fois qu’elle a terminé, elle se recule et referme la fenêtre, inspecte son travail, corrige pour une transparence parfaite, puis, satisfaite, elle se rapproche et regarde à travers le paysage tendre qui l’entoure. La pente douce qui mène aux champs, les bosquets autour de la maisonnette ; une petite clôture qu’ils repeindront peut être -en blanc- et un petit carré de jardin à cultiver. La terre pour le moment en jachère, mais June y voit déjà des plantes qu’elle utilisera à l’infirmerie, et des légumes aussi.

Toc-toc-toc-toc... Le bruit fait se lever son regard vers le toit. Jusqu’ici la lumière passait à travers un trou dans la toiture. Des planches que Peter est en train de fixer le comble à présent. Il fait clair pourtant maintenant que les fenêtres sont propres. Une couleur chaude d'après midi qui vient faire vibrer le bois des murs, des poutres. L’espace est réduit, mais pas dénué de charme. Une seule pièce pour vivre : Une table au centre, un peu bancale, deux chaises et un tabouret, une couche remplie de paille fraîche sur laquelle leurs couvertures sont pliées avec soin. Pour le moment, ils n’ont pas plus. Pour le moment, ils n’ont pour ainsi dire rien. Pourtant June se sent riche. De vie et de chance. D’amour.
Elle soupire. Lève ses mains et resserre le foulard qui protège ses cheveux pendant le ménage. Puis elle s’en va récupérer le seau d’eau sale, et le soulève. D’un pas irrégulier à cause du poids, elle va vers la porte qu’elle ouvre. Sort. Le vent l’accueille dehors. Ainsi que les senteurs de la nature joyeuse. Ça change du béton de l’aéroport, du renfermé des salles froides. C’est un peu comme au Temple, mais en plus serein, la religion en moins.

Après avoir jeté l’eau dans le jardin, elle s’en retourne vers la maisonnette mais plutôt que de rentrer elle s’arrête. Posant le seau à ses pieds, elle attrape le chiffon passé à sa ceinture et essuie ses mains pendant qu’elle observe, les yeux plissés par le soleil, la scène qui se joue pour elle : Autumn, concentrée, un pinceau à la main, peint sur le mur irrégulier.

" C'est magnifique mon ange..."
Revenir en haut Aller en bas

Autumn J. Després
Autumn J. Després
Modo

à propos
sac à dos
Jusqu'au printemps suivant  Mz45

Ancien métier : Aucun
Occupation : Soigneuse. Elle s’occupe des animaux.
Statut civil : Célibataire
Lieu de naissance : Montréal

Jusqu'au printemps suivant  4fpj

Messages : 335
Inscription : 17/04/2019
Pseudo : Elea
Autres visages : James A. Walsh, Benedict W. Brown, Natalia F. Eriksson, Rafael Nuñez Vargas & Cesare P. Costa
Crédits : Avatar: littlelostlola-avatars. Gifs: Khaalou & Elea.
Présence : Présente
Disponibilité : Yay, bb
Célébrité : Kiernan Shipka

Jusqu'au printemps suivant  Cr6jEhK14 / 5014 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWcH1Wm

Jusqu'au printemps suivant  FynvyaL20 / 5020 / 50Jusqu'au printemps suivant  51Pp0UC

Jusqu'au printemps suivant  NQR2YzZ20 / 5020 / 50Jusqu'au printemps suivant  IfFzVjW

Jusqu'au printemps suivant  OmgVryg8 / 508 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWTUB7m

Jusqu'au printemps suivant  7X3OtMK15 / 5015 / 50Jusqu'au printemps suivant  IOASuak



Survie
Sac à dos:
Carnet de santé:

Jusqu'au printemps suivant  Empty
07.05.23 15:09
Jusqu’au printemps suivant

feat. Maman d’amour



Maman, c’est quoi le bonheur ? Brasier dans l’âme, coeur incandescent. Et cette sensation dans les tripes, de douceur et d’exaltation. Étrange que ce sentiment… Une saveur dont elle a connu le goût, autrefois. Une volupté oubliée qu’elle semble pouvoir accrocher de ses doigts frêles et si blanc. Ne plus lâcher. Garder pour elle l’allégresse de la joie. Fermer les yeux et sentir la caresse du vent printanier sur son visage, balayer sa chevelure blond de blé. Mèches folles relâchées, boucles d’or libérées enfin. Plus d’entraves, plus d’errance… Les rayons du soleil nouveau réchauffant sa peau. Au travers du voile de ses paupières, il l’éblouit. Et elle aime cette sensation. La nature qui brille tout autour d’elle, expose ses sens au ravissement. Sans la peur. L’ivresse de vivre. Sans la détresse. La réjouissance d’un lendemain. Sans la terreur constante de la mort… Visage tourné vers le ciel, prière au soleil. Je t’en supplie… Pensées qui vagabondent, crinière s’envolant devant ses joues rougies par le soleil. Et son coeur réchauffé qui sanglote en silence. Le bonheur est là, petite poupée, et pourtant… Tu gémis dans la nuit, entre tes couvertures. Dans tes rêves, tu te tortille et tu pleures. Tu cries, parfois, au détour d’un cauchemar. Tu implore à celui qui voudrait t’entendre. A celui qui saura t’écouter, un peu… Où sont-ils, mes chevaliers. Princes d’un univers sombre, héros de ton monde d’épouvante. Suspendue dans ton angoisse, tu espère parfois. Et puis tu réalise… Kelowna n’est plus. Tout ce que tu as connu, disparu à jamais, dans la tornade d’une explosion grandiose. Destructrice. Les meurtriers comme voisins… Tu as peur et pourtant, tu goûte au bonheur, rien qu’un peu. Papa, c’est quoi le bonheur ? La jeune Després n’a jamais oublié, à quel point la vie, impitoyable, s’acharne sur l’humanité. Une leçon apprise sous la violence… Des coups, des gifles. Ses griffes serrant son cou, un peu plus, un peu moins. De haine et de jalousie… Autumn sait, que la vie n’épargne personne. Ordure… Et qu’elle donne, pour mieux reprendre. Donner l’espérance, provoquer les désillusions et les chagrins. Petite poupée brisée… trop de fois. Alors, pourquoi ? Pourquoi me les as-tu pris… Eux qui seuls ont été là, eux qui seuls ont apporté la lumière dans cet univers si sombre… solitaire. Où es-tu, mon chevalier borgne ? Dans l’hiver t’es-tu perdu ? Coeur chagriné, déboussolé. Persuadé d’aimer, sans le savoir. Où es-tu, mon chevalier sans histoire ? As-tu retrouvé ta mémoire ? Grand frère d’un temps, perdu… Disparaitront-ils tous, autour d’elle, la petite chose brisée ?

Toc-toc-toc-toc. Les yeux s’ouvrent, éblouis par le soleil. Les nuages, d’un blanc laiteux, défilent dans ce ciel d’un bleu d’azur éclatant. Toc-toc-toc-toc. Et elle sourit, la jeune fille. Le bonheur… c’est ça. Le bonheur c’est entendre, sur le toit, les râles d’un homme qui retape une maison, à la sueur de son front, jour et nuit. Pour protéger sa famille. Papa. Le bonheur c’est lui. Le bonheur c’est son sourire, le bonheur c’est son rire. Le bonheur, c’est de croiser son regard, le bonheur c’est d’être là, tout près de lui. Simplement. Le bonheur c’est de le savoir en vie, de le savoir ici. Le bonheur c’est de le faire attendre des heures, dans une posture, alors qu’elle le dessine. De rire à ses geignements enfantins. Le bonheur c’est de l’aider au bricolage, le bonheur c’est de l’appeler et l’entendre en retour… Le bonheur c’est lui. Alors elle sourit, la petite poupée, et se retourne vers le mur de la maison. Pinceau à la main, la langue en coin, à moitié dehors. Les poils de son pinceau caressent le bois, doucement. Précautionneusement.

- C’est magnifique mon ange…

Le bonheur c’est elle, aussi. Surtout. Le bonheur, c’est de oser toucher à nouveau sa main. Le bonheur c’est le pardon, le bonheur c’est la rédemption. Le bonheur, de se retrouver. Le bonheur, c’est de la savoir là, si proche, prête à tout pour elle. Pour la protéger contre l’univers entier. Maman. Le bonheur c’est son regard, son sourire. Le bonheur c’est eux. Papa, maman. Le bonheur c’est de se retrouver, après le drame. Le bonheur, c’est de survivre, aux tragédies. Ensemble. A trois pour toujours, à trois à jamais.
La jeune fille sourit, de toutes ses dents, court vers sa mère. Sa main glisse dans la sienne, pour l’attirer un peu plus loin, pour plus de perspective. Englober l’oeuvre entière, pour l’apprécier mieux encore.

- Merci maman ! Mais regard de plus loin, pour tout voir !

Tableau d’une nature parfaite. Sans morts ni guerre. Sans apocalypse ni drames. Une forêt. Ou le début, d’une forêt. Parce qu’il lui manque des couleurs, des pigments. Il lui manque cet éclat de bonheur, pour magnifier son art. Sa plus belle pièce. Un regard à sa mère, un sourire excité.

- J’ai presque fini l’arbre sur la gauche. Je veux rajouter pleins de détails encore dans l’écorce, dans les feuilles. Là à droite, je veux continuer la forêt. Avec pleins d’autres arbres, un en fleur, un avec des fruits peut-être. Des fleurs rose. Mais j’ai presque plus de blanc pour mélanger avec le rouge… Au fond, je veux un champ de tournesols, et là, des moineaux. Dans un trou, un petit lapin qui grignote des herbes. Et juste là, j’aimerais beaucoup…

Elle raconte, l’histoire dans sa tête. Un seul arbre encore, dessiné contre le mur de la maison. Autumn perfectionniste, un trait qu’elle doit à sa mère. Un début de faon, au regard perçant. L’esquisse de deux silhouettes. Deux hiboux. La fille raconte, elle explique sa vision de sa forêt au bonheur parfait.

- … et ici au centre du tableau, il y aura un cerf. Avec de très grands bois… j’hésite à faire des fleurs sur ses bois. Rose pâles, bien sûr… t’en dis quoi, hein maman ?

Le regard qui se tourne, brillant. Dans l’attente de sa maman.

- Ca te plait, hein maman ?

Revenir en haut Aller en bas

June Després
June Després
The pain doesn't go away

à propos
sac à dos
Jusqu'au printemps suivant  Ukke

Ancien métier : Pédopsychiatre
Occupation : Soigne les corps et les âmes
Statut civil : Mariée et mère de famille
Lieu de naissance : Montréal

Jusqu'au printemps suivant  Vhaf

Messages : 193
Inscription : 31/10/2020
Pseudo : Khaalou
Autres visages : Khaaleb Talarion / Max Stal / Logan Dwyerd / Orla Richter
Crédits : and the sun rises again (avatar) / Naly (Gif)
Présence : Présente
Disponibilité : Régulière
Célébrité : Cate Blanchett

Jusqu'au printemps suivant  Cr6jEhK23 / 5023 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWcH1Wm

Jusqu'au printemps suivant  FynvyaL17 / 5017 / 50Jusqu'au printemps suivant  51Pp0UC

Jusqu'au printemps suivant  NQR2YzZ18 / 5018 / 50Jusqu'au printemps suivant  IfFzVjW

Jusqu'au printemps suivant  OmgVryg13 / 5013 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWTUB7m

Jusqu'au printemps suivant  7X3OtMK22 / 5022 / 50Jusqu'au printemps suivant  IOASuak



Survie
Sac à dos:
Carnet de santé:

Jusqu'au printemps suivant  Empty
11.05.23 8:59
Jusqu’au printemps suivant

   Tutu & Mama



La religion est une habitude. C’est une joli enveloppe dans laquelle on bulle, un manteau à œillères qui coupe de tout, du monde, du vide. Ce sont des mots en écho dans un temple froid, les durs bancs de bois sur lesquels on s’assoit. C’est la légèreté d’un cœur qui croit, c’est la lumière qui passe à travers les vitres en rayons purs. Danse la poussière aux pieds nus de la sainte mère. Ce sont des espoirs donnés, des croyances en chapelet. La plus belle fable de toute l’humanité.

June est croyante par principe, parce qu’on l’a élevé à l’être. Elle a fait tout ce qui lui a été demandé, bonne petite qui dit toujours oui. Les dimanches à écouter le prêche, les bonnes œuvres avec les autres dames de la paroisse. Brebis modèle que rien ne froisse. Pourtant, n'y a-t-elle jamais vraiment cru ? La science en étendard pour contrecarrer les préceptes ouvragés des textes saints. Mais bien que consciente de la supercherie dès son plus jeune âge, elle a baissé la tête et fait comme si de rien. Plus facile. Plus serein.

La religion est devenue importante le jour où sa main est restée vide. La descente aux enfers sans guide. Virgil en exil. A son cœur supplicié les prières étaient comme des pansements. Un peu inutiles mais pourtant. Marie par pitié. Saint Antoine, il faut la retrouver. Mon enfant, ma petite fille, mon adorée. Elle avait tellement espéré. Des heures à tourner en boucle dans son esprit de plus en plus vague des demandes à tous les anges du ciel, à vouer son âme à qui en voulait pour pouvoir voir à nouveau ses cheveux dorés. Autumn, Autumn, où es-tu mon bébé ?

Elle est là Autumn, belle comme une fleur tout juste éclose dans le printemps grandiose. Elle est là, avec son sourire en éclat, sa peau claire d’une pureté de cristal. Elle est là, le soir quand je m’endors, et le matin lorsque je m’éveille. Elle est le soleil. Et pour la première fois depuis des mois, June a l’impression que le monde tourne à nouveau. Que le cœur bat. Que les ombres s’endorment. Un petit peu.

Merci mon Dieu.

La jeune fille glisse dans sa main la sienne, et la paume de la mère n’est plus vide. Les doigts se resserrent. Ne lâcheront plus. Jamais. Le cœur s’exalte alors qu’elle recule pour mieux voir, pour contempler la plus belle des œuvres d’art. June a passé beaucoup de temps dans les musées, autrefois. Femme de culture, elle s’en faisait des cures. Mais ce qu’elle découvre sur la façade de leur nouvelle maison, c’est plus beau que tout. Emerveillée par les prouesses picturales de sa chérie, elle contemple les yeux presque humides la beauté des traits. Les touches de couleurs nuancées, la lumière, qui donne vie aux formes animales. Le végétal en triomphe dans une harmonie de composition. Attentive à l’histoire qu’on lui conte en commentaire détaillé, elle découvre chaque subtilité de l’ensemble, et elle sourit la mère, parce que pour la première fois depuis SI longtemps, Autumn parle. Vraiment. Elle échange, partage.

June tourne le regard vers elle, sa petite fille plus si petite désormais. Elle se surprend à la découvrir grande, presque adulte. Dix-huit ans dans quelques jours. Progressivement, l’image de l’enfant disparaît au profit de cette nouvelle personne qu’elle apprend à connaître. Maudites sont les années perdues, bénies sont celles qui leur reste. Dans une autre vie, Autumn aurait cette année terminé le lycée. Elle serait partie à l’université, elle aurait pris son envol. Au moins, aujourd’hui, elle reste dans le nid. Maman sait que ce n’est pas bien ni sein de penser ainsi. Qu’importe. Jesus n’a-t-il pas passé toute sa vie avec sa mère Marie ?

« Les fleurs sur les bois c’est une très bonne idée oui... » Qu’elle répond dans un murmure tout sourire. Elle pense à cet anniversaire tout proche, aux cadeaux qu’ils ont récolté ça et là. Aux nouveaux tubes de peinture et aux carnets vierges à remplir de nouvelles merveilles. Elle pense à ce gâteau à préparer de connivence avec Joy dans la confidence. La petite fête très intime dans cette nouvelle communauté à apprivoiser.

« J’adore ma chérie... » Elle pose une main sur cette tête bien défaite et y place un baiser tendre. « Tu es tellement douée… je suis sure que les autres habitants voudront eux aussi de si belles décorations pour leurs maisons. » Les yeux plein d’un amour sans limite, elle regarde le profil aimé, replace une mèche.

Dans l’air explose la symphonie des insectes en goguette. La brise fait valser les feuilles. Les branches craquent et se frottent. La présence céleste à travers une nature nouvelle. Renaissance éternelle.

« Tu es bien ici ma chérie ? »

   
Revenir en haut Aller en bas

Autumn J. Després
Autumn J. Després
Modo

à propos
sac à dos
Jusqu'au printemps suivant  Mz45

Ancien métier : Aucun
Occupation : Soigneuse. Elle s’occupe des animaux.
Statut civil : Célibataire
Lieu de naissance : Montréal

Jusqu'au printemps suivant  4fpj

Messages : 335
Inscription : 17/04/2019
Pseudo : Elea
Autres visages : James A. Walsh, Benedict W. Brown, Natalia F. Eriksson, Rafael Nuñez Vargas & Cesare P. Costa
Crédits : Avatar: littlelostlola-avatars. Gifs: Khaalou & Elea.
Présence : Présente
Disponibilité : Yay, bb
Célébrité : Kiernan Shipka

Jusqu'au printemps suivant  Cr6jEhK14 / 5014 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWcH1Wm

Jusqu'au printemps suivant  FynvyaL20 / 5020 / 50Jusqu'au printemps suivant  51Pp0UC

Jusqu'au printemps suivant  NQR2YzZ20 / 5020 / 50Jusqu'au printemps suivant  IfFzVjW

Jusqu'au printemps suivant  OmgVryg8 / 508 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWTUB7m

Jusqu'au printemps suivant  7X3OtMK15 / 5015 / 50Jusqu'au printemps suivant  IOASuak



Survie
Sac à dos:
Carnet de santé:

Jusqu'au printemps suivant  Empty
15.07.23 0:09
Jusqu’au printemps suivant

feat. Maman d’amour



L’approbation. Le sourire dans le regard, l’étincelle d’admiration. Celle qu’elle attendait, celle qu’elle espérait, sans même le savoir. Le coeur qui bat, de fierté, de rendre sa maman fière d’elle. Fière de la petite gamine devenue grande, fière de l’adolescente qu’elle est devenue. De la battante. De sa poupée de porcelaine ébréchée. Au coeur déchiqueté presque réparé. L’enfant n’est plus, depuis longtemps. Les douleurs se dissimulent dans les ombres, mais ne disparaissent pas. Et la petite muette parle. Elle parle. Et parle et parle. Disparue, la petite blondinette muette, apeurée du monde, apeurée de la main tendue de sa mère. Remplacée par une adolescente qui prend en assurance et en beauté. Bientôt une jeune femme… Et sa mère qui la couve de son regard, sourit. Et écoute. Acquiesce et approuve les choix de sa fille unique. J’adore ma chérie. Le coeur qui bondit, la joie l’envahit. C’est ainsi qu’est la vie lorsqu’on est heureux ? C’est ce que l’on ressent lorsque l’on se sent bien ? Autumn se sent comme dans un lac de miel… La vie est devenue plus douce loin de Kelowna, loin de ses troubles et de ses combats. Loin de cet atmosphère explosif… de ces hommes dangereux. Loin du diable.

La main qui se dépose sur sa tête, elle ne recule pas. Elle ne tremble pas. Cette main affectueuse, cette main douce, cette main qu’elle a si longtemps fuit. La rancoeur effacée, les colères oubliées. Elle sourit, la petite poupée. Pas de lièvre, pas de voix. Pas de monstres sous le soleil enivrant de ce nouveau printemps. Le baiser se dépose sur son front, tendre. Et aux mots de sa maman, elle rougit, ses mains tirant légèrement sur ses manches de gêne. Et pour recouvrir ses bras qui se dénudaient sans qu’elle ne le veuille, laissant apparaître quelques traces du passé.

- Arrêtes, maman…

Un peu embarrassée, la petite blondie, peu habituée aux compliments.

- S’ils en veulent, je le ferais avec plaisir, mais il me faudra plus de peinture, c’est sûr.

La main de sa mère replace une mèche derrière l’oreille de sa précieuse fille, leurs regards se croisent un instant. Un sourire partagé, un instant d’intensité. Moment imprégné d’importance, face à cette fresque qui marque le début d’une nouvelle vie. Loin du Temple, loin de l’incendie, loin des cauchemars. Loin de la Femme… Juste un instant pour savourer le concerto des insectes et des grenouilles, les bêlements des moutons et le vent dans les arbres. C’est à ça que ressemble le bonheur, maman ? Et une question formulée, du bout des lèvres, par la mère. Le sérieux revient, sur le museau de la fille, qui se rapproche de la maison, s’assied sur un petit banc, face à leur nouveau chez eux. Babylon. Nouvelle communauté, nouvelles mœurs. De nouveaux visages, une peur irrationnelle qui revient. Qui sont-ils ? Peuvent-ils se fier à eux ? La fille Després répond alors que sa maman se rapproche d’elle.

- Joy a l’air gentille…

… Elle aussi, Elle avait l’air gentille…

- Je crois que je me sens bien ici, oui. Mieux qu’à la Colonie… Rien que d’y penser c’est horrible. Là-bas, il y a trop de gens, tout avait l’air trop surveillé, trop armé, trop tout. Ici, beaucoup moins. Enfin, ça va mieux… je me sens bien.

La confiance ça se mérite. De tous côtés. Ils doivent gagner leur confiance, mais cette règle fonctionne dans l’autre sens. Et Autumn se méfie de tout, de tout le monde. Toujours. Héritage de cicatrices encore ouvertes… Personne viendra te sauver, Autumn. On est seuls… Je suis là pour toi, tu es là pour moi. C’est tout. La voix de Winter la surprend, lui fait relever la tête vers le ciel. Son coeur bat plus fort, la douleur de son manque revient.

- Ici c’est joli, les gens sont gentils et les remparts sont moins hautes. Ca donne moins l’impression d’être emprisonné…

Elle déglutit, se souvient des murs sombres de la chambre rouge. D’une captivité éveillant cette clostrophobie qui lui tord les tripes, mêlée d’agoraphobie. Un cocktail terrifiant, trop explosif pour une communauté aussi grande. Mais elle sourit à nouveau, Autumn, le regard au loin.

- Je me sens bien, ici. Je pense qu’on va être bien…

Elle se tourne vers sa mère, lui sourit.

- Et toi, maman, tu te sens bien ici ? Tu crois qu’on va pouvoir être bien tous les trois ?

Dis-moi, maman. On va pouvoir être heureux ?

Revenir en haut Aller en bas

June Després
June Després
The pain doesn't go away

à propos
sac à dos
Jusqu'au printemps suivant  Ukke

Ancien métier : Pédopsychiatre
Occupation : Soigne les corps et les âmes
Statut civil : Mariée et mère de famille
Lieu de naissance : Montréal

Jusqu'au printemps suivant  Vhaf

Messages : 193
Inscription : 31/10/2020
Pseudo : Khaalou
Autres visages : Khaaleb Talarion / Max Stal / Logan Dwyerd / Orla Richter
Crédits : and the sun rises again (avatar) / Naly (Gif)
Présence : Présente
Disponibilité : Régulière
Célébrité : Cate Blanchett

Jusqu'au printemps suivant  Cr6jEhK23 / 5023 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWcH1Wm

Jusqu'au printemps suivant  FynvyaL17 / 5017 / 50Jusqu'au printemps suivant  51Pp0UC

Jusqu'au printemps suivant  NQR2YzZ18 / 5018 / 50Jusqu'au printemps suivant  IfFzVjW

Jusqu'au printemps suivant  OmgVryg13 / 5013 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWTUB7m

Jusqu'au printemps suivant  7X3OtMK22 / 5022 / 50Jusqu'au printemps suivant  IOASuak



Survie
Sac à dos:
Carnet de santé:

Jusqu'au printemps suivant  Empty
15.08.23 15:38
Jusqu’au printemps suivant

   Tutu & Mama



Sais-tu ce que c’est le bonheur ?

Le sais-tu June ? Toi au milieu des fleurs ?

Te souviens-tu de ce sentiment
Qui t’a échappé si longtemps ?
Pourrais-tu à nouveau le reconnaître ?
Sentiras-tu ton cœur battre en le voyant renaître ?
Toi qui de ton enfance n’a que des restes amers.
Une solitude dense dont tu était la prisonnière.
Car il n’y avait dans la grande maison que des ombres et du vide,
Sinon une vieille gouvernante aux visages plein de rides.
Personne pour te prendre dans les bras,
Sécher ces larmes qui coulaient tout bas.

Le bonheur, tu l’as connu la première fois ce soir de printemps
Où on t’avait invité à un anniversaire. C’était il y a longtemps.
Des connaissances, plus ou moins pour certains, et alors… la rencontre.
T’en rappelles tu où faudra-t-il que je te montre ?
Vous deux assis sur le canapé,
Vous deux à vous sourire, à rire, à parler.
Combien de temps a-t-il fallu pour que tu comprennes ?
En vérité, quelques secondes à peine.
Parce qu’en un rien de temps, Peter avait su allumer
D’une flamme intense ce cœur abîmé.
Comme si son âme avait apaisé la tienne en murmurant :
Ne t’inquiète pas, je suis là pour t’aimer éperdument. 

Et alors tu as compris
Que le bonheur c’était vous, c’était lui.

Mais tout n’a pas toujours été heureux n’est ce pas ?
Tu as remarqué comme on la paie cher, la joie ?

Le mariage de tes rêves de petite fille
Mais pas une seule à toi avec qui cueillir des jonquilles
Et lorsque enfin te voilà mère,
Que tu penses en avoir fini avec l’enfer,
Alors on te l’arrache en une seconde
Et quand tu la retrouves c’est pour mieux voir tomber le monde.

Tu te penses maudite, pas vrai June ?
Il faut reconnaître que tu est plus trouble que la lune.
Est-ce ton sang sorcière
Qui a pourrit le fruits de tes viscères ?
Et pour ce bonheur présent
Pour la présence contre toi de ton enfant,
Serais-tu prête à nouveau à sacrifier tous les autres ?
Oui, sur la croix cloués tous les apôtres.
Du moment que tu as avec toi tes adorés,
Babylon peut bien chuter.

Tu contemples la fresque peinte par ta princesse
Un sourire aux lèvres d’allégresse.
Le cœur plus tranquille que depuis longtemps.
Tes ombres s’éloignent, résolument.
Et toi maman, tu te sens bien ici ?

« Oui ma chérie. 
L’accueil que nous fait Joy et les siens est un cadeau,
C’est tout ce qu’il nous faut.»

Dis-tu en serrant dans les tiens les doigts adorés
Regardant ce petit visage mutin aux yeux de fées.

La douleur de la séparation te tord parfois encore le ventre,
Mais depuis que vous êtes là les ombres restent dans l’antre
De ton esprit fatigué et malade.
Dans ton cœur alors la grenade
D’une joie mêlée d’amertume
Car un anniversaire approche, c’est la coutume.
Les années volées ne reviendront pas
mais cette année vous serez ensemble, pour une fois.

« Je n’arrive pas à croire que tu as bientôt 18 ans... »
Que tu soupires dans un sourire à ton enfant.
« Maintenant que nous sommes mieux installés
Il va falloir à tout prix le fêter !
Je sais, je sais, rien d’extravagant,
Mais qu’est ce qui te ferait plaisir ?
De la peinture ? De quoi lire ?
Dis tout à maman... »


Tu ne pourras pas revenir en arrière
Dans votre jolie maison avec la barrière
Mais peut être qu’après tout
Le bonheur c’est aussi pour vous ?

   
Revenir en haut Aller en bas

Autumn J. Després
Autumn J. Després
Modo

à propos
sac à dos
Jusqu'au printemps suivant  Mz45

Ancien métier : Aucun
Occupation : Soigneuse. Elle s’occupe des animaux.
Statut civil : Célibataire
Lieu de naissance : Montréal

Jusqu'au printemps suivant  4fpj

Messages : 335
Inscription : 17/04/2019
Pseudo : Elea
Autres visages : James A. Walsh, Benedict W. Brown, Natalia F. Eriksson, Rafael Nuñez Vargas & Cesare P. Costa
Crédits : Avatar: littlelostlola-avatars. Gifs: Khaalou & Elea.
Présence : Présente
Disponibilité : Yay, bb
Célébrité : Kiernan Shipka

Jusqu'au printemps suivant  Cr6jEhK14 / 5014 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWcH1Wm

Jusqu'au printemps suivant  FynvyaL20 / 5020 / 50Jusqu'au printemps suivant  51Pp0UC

Jusqu'au printemps suivant  NQR2YzZ20 / 5020 / 50Jusqu'au printemps suivant  IfFzVjW

Jusqu'au printemps suivant  OmgVryg8 / 508 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWTUB7m

Jusqu'au printemps suivant  7X3OtMK15 / 5015 / 50Jusqu'au printemps suivant  IOASuak



Survie
Sac à dos:
Carnet de santé:

Jusqu'au printemps suivant  Empty
02.09.23 20:00
Jusqu’au printemps suivant

feat. Maman d’amour



Le regard en admiration, figé sur celle qui toujours a été la seule à compter. L’une des deux seuls. Avec papa. Elle attend, la petite poupée, la réponse de sa maman. Elle attend qu’elle la rassure, qu’elle lui dise ô combien ils seront heureux ici. Elle attend qu’elle lui annonce la fin de l’apocalypse, la fin de leurs tourments. La fin de cette douleur qui pulse depuis une décennie dans sa poitrine… Et le début de leur bonheur. Le regard en désespoir d’admiration. Oui ma chérie. Le glas sonne, illumine le ciel. Elle se sent bien. Papa aussi, sûrement alors. Pauvre papa, qui doit supporter le malheur de ses sorcières… Pauvre papa qui de ses seules épaules doit supporter le malheur de leurs deux cœurs. Pauvre papa qui les retient à bout de bras, depuis si longtemps déjà. C’est tout ce qu’il nous faut. Elle acquiesce, la presque jeune adulte, aux mots de sa mère. C’est tout ce qu’il faut à papa. Un endroit où il pourra souffler, de voir le bonheur de ses femmes adorées. Autumn serre les doigts de maman, comme elle serre les siens. Ces doigts qu’elle a fuit trop longtemps et qu’elle refuse aujourd’hui de relâcher, comme pour rattraper le temps perdu d’autrefois. Le temps à se chercher, le temps à pleurer. Le temps à se fuir et à se quereller. Mais maintenant, tout ça c’est le passé, et Autumn refuse de retomber dans ce tourbillon stupide de colère. Maman est là, papa est là. Et tous les trois, ils sont ensemble et survivront à tout, comme ils l’ont fait. La petite blonde relève son regard vers celui de sa maman, alors qu’elle parle à nouveau. Elle rougit, à l’entente de son anniversaire qui sera bientôt là. Son anniversaire… Des bougies, un gâteau, des cadeaux. Une drôle de célébration pour une autre vie. Aujourd’hui, on ne les fête plus vraiment. Non ?

- Ah bah maman, je grandis aussi !

Pour grandir, elle grandit. Ca fait depuis longtemps… Depuis le premier jour, depuis le premier coup. Une gifle pour devenir grande. Une gifle pour apprendre. Dix-huit ans. Ce n’est qu’un chiffre, après tout ! Parce que parfois, on grandit beaucoup plus vite… la vie vous force à le faire. Elle rougit encore plus, lorsque sa maman s’emballe et s’évade dans des rêves de fête.

- Mais… maman, on n’est pas obligés, je veux dire… c’est pas forcément nécessaire de faire ça, c’est pas grave.

Ne te fais pas remarquer. Ne relève pas les yeux. Ne parle pas. Ne te montre pas. Si difficile, d’être le centre de l’attention. Si difficile, de supporter les regards, lorsque l’on vous a répété que vous n’étiez rien et que vous ne méritiez rien. Difficile de souhaiter fêter le jour de sa naissance, lorsqu’on vous a implanté une idée en tête… que vous ne méritiez pas la vie.

*Elle ne reviendra pas, petite poupée. Elle ne reviendra pas, elle ne reviendra pas, elle est morte, elle est morte !*

Le lièvre se dandine, derrière sa maman. Il fait la roue et secoue son popotin, faisant remuer sa petite queue de laine. Il ricane et gigote, alors que pour une fois, il la rassure. Comme une petite voix dans sa tête… Elle regarde ailleurs. C’est une voix dans ma tête. Elle n’a plus peur, la blondinette. Elle n’a plus peur qu’elle revienne… parce que Kelowna est partie en fumée. Parce que la vieille morue est partie en fumée. Je n’ai plus peur de toi. Elle regarde à nouveau, le lièvre a disparu. Elle regarde alors sa maman, sourit.

- Bon, d’accord. Mais rien de dingue hein maman ! Je te connais, tu vas vouloir mettre les petits plats dans les grands. On fait tout simple, je veux pas un truc tape à l’œil. Juste un petit truc, tout petit petit.

Elle réfléchit un instant. Que pourrait-elle vouloir ? Et elle trouve. D’un bond, elle se relève, file pour ranger ses affaires. Tout dans sa boite, qu’elle s’empresse de ramener à l’intérieur avant de retrouver sa maman, toujours assise sur le banc. D’un main, elle s’empare d’une des siennes, la remet sur ses pieds et l’attire derrière elle.

- Déjà, je veux qu’on aille faire un tour, juste toutes les deux. J’en ai marre de rester là, je veux me balader.

Main dans la main, elles s’extasient sous le soleil.

- Je croiiiis… que ce que je veux, c’est juste faire un tout petit truc avec papa et toi. C’est tout.

Pour toujours.

- Et…

Un petit sourire se glisse sur son visage, déforme ses yeux qui se plissent de malice.

- Je veux que vous posiez pour moi ! Je veux faire un portrait et l’encadrer pour la maison !

Elle relâche la main de sa mère, court deux ou trois pas devant sa mère, mains dans le dos. Elle se retourne, marche en arrière en regardant sa maman avancer derrière elle… ou devant, c’est à s’y méprendre.

- Et c’est non négociable !
Revenir en haut Aller en bas

June Després
June Després
The pain doesn't go away

à propos
sac à dos
Jusqu'au printemps suivant  Ukke

Ancien métier : Pédopsychiatre
Occupation : Soigne les corps et les âmes
Statut civil : Mariée et mère de famille
Lieu de naissance : Montréal

Jusqu'au printemps suivant  Vhaf

Messages : 193
Inscription : 31/10/2020
Pseudo : Khaalou
Autres visages : Khaaleb Talarion / Max Stal / Logan Dwyerd / Orla Richter
Crédits : and the sun rises again (avatar) / Naly (Gif)
Présence : Présente
Disponibilité : Régulière
Célébrité : Cate Blanchett

Jusqu'au printemps suivant  Cr6jEhK23 / 5023 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWcH1Wm

Jusqu'au printemps suivant  FynvyaL17 / 5017 / 50Jusqu'au printemps suivant  51Pp0UC

Jusqu'au printemps suivant  NQR2YzZ18 / 5018 / 50Jusqu'au printemps suivant  IfFzVjW

Jusqu'au printemps suivant  OmgVryg13 / 5013 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWTUB7m

Jusqu'au printemps suivant  7X3OtMK22 / 5022 / 50Jusqu'au printemps suivant  IOASuak



Survie
Sac à dos:
Carnet de santé:

Jusqu'au printemps suivant  Empty
17.09.23 10:39
Jusqu’au printemps suivant

   Tutu & Mama



Nothing is born of this pain
Death how I long
Come easesul futur
This body is too small
A chamber
Breathe in to me
What ever is true is with me
My true love is with me.


Où est-elle la petite fille ? La mignonnette aux joues d’un rose d’or ; le regard en étoiles et le sourire bancale des dents jeunes ? Où est-elle, l’ange d’un souvenir arraché ? La maison à la barrière d’un blanc craquelé et les moments d’une douceur amère ? Quel est le vent qui les a emporté ? Ou bien est-ce une sorcière ? Esprit malin en revanche au bonheur. Une malédiction de plus pour le moins d’un cœur. Magie ancienne qui pourrie la lignée. Un sang fou, un sang flou, hanté.
Où est-elle la petite fille ? Celle toute seule dans une maison grande et vide ? Avec un chat en miroir et reflet ; avec une mère pendue dans le garage, et des ombres dans le tissage du tapi ? Pas de larmes face à la tombe, pas le droit, pas de foi. Et le ventre à supplier, les tripes toutes retournées. Des kystes en joyeux joyaux. Où et quand mon bébé ?

Où sont-elles les petites filles ?

Elles sont là.

Ici et là, devant la nouvelle maison. Celle que le père répare. Un toit au dessus de la tête, ça vaut bien une fête ? Car elles ont muri les petites filles. Des adultes malgré la folie.
Même si June peine à le croire : Autumn est grande, une femme presque. Son visage d’ange a changé, n’en déplaise au passé. Elle a parfois encore ses éclats d’enfant, cette innocence qui dérange, et la peur aussi, mais ce qu’on voit surtout c’est les traits plus affirmés. Elle est forte sa fille, malgré les écorchures qui blessent toujours son cœur. Elle est courageuse à voguer entre les vagues déchaînées de ce monde, de cette vie, de cette démence de leur sang. June l’aime sa fille. Si fort oui si fort. Et elle est fière, tellement que c’est douloureux dans sa poitrine, tellement qu’elle en aurait les larmes aux yeux à trop y penser. Sa fille est grande. Sa fille est forte. Sa fille est incroyable.
Le pire, le mieux, c’est qu’elle ni est pour rien. C’est Autumn qui a elle seule grandi. Partie de la graine elle pousse, aux côtés de l’arbre-mère. Malmenée par le temps, par les éléments rageux, elle a réussi, seule ou presque, à se hisser vers la lumière. Ô mon adorée, si tu savais à quel point je t’aime.

S’il n’avait tenu qu’à elle, l’anniversaire aurait pris des allures de Noël. Immense, fou, avec des guirlandes, des buffets et tout et tout. Une démesure à la hauteur de cet amour. Une parade grandiose, un festival. Mais June connaît sa petite saison. Elle sait qu’il va falloir faire preuve de plus de raison. Car l’Autumn réclame le calme, l’écoute lente d’une brise douce. L’odeur réconfortante d’un feu dans la cheminée, d’une tarte à la citrouille, d’un sourire.

« Tout ce que tu voudras ma chérie... »

Les yeux émerveillés par l’énergie qui émane de son enfant, la mère la regarde galoper entre les bordures pleines de petites fleurs de l’allée, ramener à la maison ses affaires et revenir, toute excitée, pour lui prendre la main et la tirer. Une balade ? En voila une bonne idée. La journée est douce et belle, il faut en profiter. Un signe à Peter sur le toit qui lui répond Amusez vous mes reines, soyez heureuses voila ce qu’on lit dans son sourire. June lui envoie un baiser qu’il attrape et pose sur son cœur. C’est donc ça le bonheur.

Puis la main dans celle de sa fille, June avance. Elle sent sur sa peau la caresse d’un soleil printanier. Il y a dans l’air des parfums délicats, celui des feuilles neuves, de l’herbe fraîche. Dans les haies ça piaille de joie, et dans sa tête c’est le ravissement. Elle inspire, longuement, et ainsi les ombres s’éclipsent. Elles sont toujours là, il ne faut pas s’y tromper, mais étrangement domptées. Comme s’il n’y avait plus besoin de les redouter. Accepter le chaos. Valser avec l’extravagance de son aliénation. De la joie. De la joie. Et une pincée de folie dans le vertige d’une fêlure.

Nous serons trois. Toujours. Nous et c’est tout. Ensemble oui ensemble. Toi et moi ma chérie. Avec Papa pour nous tenir la main, avec Papa pour nous aimer. Nous serons ensemble. Comme sur une photo du passé.

Mais ce n’est pas le passé que la jeune artiste veut représenter. C’est le présent, c’est Papa et Maman sur une toile à afficher. June se tend. Elle n’est pas certaine de vouloir, la vie a joué des tours à son visage autrefois si bien mis. Des rides ont marqué sa peau, tout comme les traces de l’incendie qui ont laissé des marbrures en relief. Mais la peinture n’est pas la photographie ; c’est un art qui magnifie le monde et non le copie. Alors June elle sourit, surtout face à l’air décidé de sa fille qui trottine en arrière.

« Dans ce cas, tu devras aussi te peindre ma chérie, car je nous veux tous les trois sur le mur de notre maison... »

Mimant les attitudes de son adorée, la mère se pare d’un sourire espiègle à son tour, le regard rieur et le sourcil en l’air. Les mains dans le dos, elle se penche en avant et ajoute :

« Et ce n’est pas négociable. » d’un ton d’une douce autorité maternelle avant de laisser sortir de sa gorge un rire cristallin qui résonne comme une chanson. Mère et fille à rire. Mère et fille heureuses. Pas tout à fait sereines, mais heureuses. June attrape le bras de la blondinette et ensemble elles avancent d’un pas gai dans les allées de la petite communauté. Qu’il est bon de vivre à la campagne, se dit-elle, et pas avec tous les autres dans la Colonie. Ici aussi il y a des barrières pour protéger les moutons, mais moins hautes. Moins hautes. Ici on respire mieux ; ici on vit mieux.

« J’aimerai beaucoup décorer un peu l’intérieur de la maison… Et je vais avoir besoin de ton expertise artistique ! Joy m’a dit que dans la remise il restait un peu de peinture murale que nous pourrions utiliser… il faudrait voir si les couleurs s’accordent bien sur… et puis il y a ta chambre aussi… » Pas vraiment une chambre, plutôt une mezzanine aménagée que les parents lui ont réservé. Un petit coin rien qu’à elle pour mettre ses affaires, dessiner, s’isoler lorsqu’elle en a besoin. « Comment souhaites-tu l’aménager ? »

Alors qu’elles avancent et discutent, les deux femmes passent devant d’autres maisons. Les portes sont ouvertes, les fenêtres aussi. Les beaux jours sont ici et on les fait entrer pour chasser les esprits hivernaux. Le vent balaie les souvenirs froids, et s’installe le soleil.

« Oooh ! » S’exclame soudain ma mère. « Ma chérie regarde, des groseilles ! Elles sont en avance cette année ! Viens, nous allons en ramasser et en rentrant nous ferons une gelée. » Sortant d’une poche de sa veste un chiffon propre, l’aînée s’avance vers l’arbrisseau aux innombrables baies d’un rouge brillant. Elle se met à cueillir les petites grappes aux fruits acides mais délicieux, en glisse une entre ses lèvres et frissonne de plaisir. Mais alors qu’elle s’émerveille de cette trouvaille, un petit bruit vient tinter à ses oreilles. Comme un petite cri, aigu, perçant. « Autumn tu entends ? Mais, qu’est ce que c’est ? » dit-elle en se penchant sous le buisson.
   
Revenir en haut Aller en bas

Autumn J. Després
Autumn J. Després
Modo

à propos
sac à dos
Jusqu'au printemps suivant  Mz45

Ancien métier : Aucun
Occupation : Soigneuse. Elle s’occupe des animaux.
Statut civil : Célibataire
Lieu de naissance : Montréal

Jusqu'au printemps suivant  4fpj

Messages : 335
Inscription : 17/04/2019
Pseudo : Elea
Autres visages : James A. Walsh, Benedict W. Brown, Natalia F. Eriksson, Rafael Nuñez Vargas & Cesare P. Costa
Crédits : Avatar: littlelostlola-avatars. Gifs: Khaalou & Elea.
Présence : Présente
Disponibilité : Yay, bb
Célébrité : Kiernan Shipka

Jusqu'au printemps suivant  Cr6jEhK14 / 5014 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWcH1Wm

Jusqu'au printemps suivant  FynvyaL20 / 5020 / 50Jusqu'au printemps suivant  51Pp0UC

Jusqu'au printemps suivant  NQR2YzZ20 / 5020 / 50Jusqu'au printemps suivant  IfFzVjW

Jusqu'au printemps suivant  OmgVryg8 / 508 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWTUB7m

Jusqu'au printemps suivant  7X3OtMK15 / 5015 / 50Jusqu'au printemps suivant  IOASuak



Survie
Sac à dos:
Carnet de santé:

Jusqu'au printemps suivant  Empty
17.09.23 17:42
Jusqu’au printemps suivant

feat. Maman d’amour



Le bonheur à l’âme, elle vogue, la petite blonde, sur son navire flambant neuf. Elle se croit capitaine de sa nouvelle vie, mettant le cap sur son avenir. Sans personne pour lui dire quel vent prendre, quelle étoile suivre. Seule maître de son voyage. Le goût étrange de liberté et les bourrasques dans ses cheveux emmêlés, elle y croit. Au bonheur. Elle se plait à croire qu’elle y a droit… elle qui a le sang impure. Elle qui est… qu’une petite chose qu’on écrase. Les mots à vif, dans sa mémoire. Les plaies ouvertes, qui ne se refermeront jamais. Et le regard de sa mère pour la maintenir éveillée et comprendre enfin qu’elle est en sécurité. Alors elle déplie les voiles de son bateau, prend de la vitesse et s’enivre des sensations nouvelles… Qu’est-ce que cela fait du bien… de sourire. Sur son navire, sa maman et son papa. Qui dansent, main dans la main, la seconde dans la cambrure de son dos, ou sur son épaule. Ils virevoltent sur les planches du navire. Mais sur le mat, tout en haut, il est toujours là… je ne disparaitrai pas, petite poupée qu’il semble dire de ses longues oreilles tournoyantes dans le ciel. L’aliénation d’une fille à l’écho de celui de sa mère. A fureter et attendre… Mais elle attendra, la folie. Derrière la porte rouge. Elle attendra… parce que maman, elle accepte de poser, à une condition. Que sa fille se peigne elle aussi. Autumn sourit, fière de son piège.

- Ok, marché conclu !

Toujours à reculons, elle fait un clin d’œil à sa mère qui imite son sourire espiègle. Et elles rient, les copies parfaites. Elles rient, les jumelles aux cheveux de blé. Ensemble, sous le soleil d’été, éclatant. Sous les nuages d’un blanc coton que l’on aurait envie de croquer à l’instar de cette barbe à papa d’autrefois. La mère accélère, rattrape sa fille, et son bras, pour avancer ensemble dans cette promenade improvisée dans les allées de Babylon. Alors que la jeune fille papillonne, la mère laisse les mots s’évader et imagine leur maison.

- Oh oui, maman, c’est une si bonne idée ! Parce que bon les murs sont vraiment chiants… oups… ennuyeux, aussi vides que ça.

Elle sourit de toutes ses dents, un peu trop libérée par la joie du moment qu’elle en oublie l’éducation de ses parents. L’enfant Després reprend la parole et commence à rêver à son tour, l’aménagement de sa mezzanine. Ce petit coin de paradis qui ne sera qu’à elle. Alors elle le dépeint, de ses mots, à voix haute pour sa mère. Des draps, des plaids en crochet. Elle aimait observer sa mère faire du crochet, quand elle était petite, lui demandait toujours comment elle faisait. Elle apprenait, et oubliait le lendemain. Ou faisait semblant d’oublier, pour que sa mère le lui explique encore. Pour passer le plus de temps possible avec celle qu’elle aimait le plus, avec papa. Elle veut des coussins, pleins de coussins. Et surtout… peindre tous les murs de sa mezzanine. De toutes les couleurs, de tous ses rêves. Des grigris contre les cauchemars qui hantent ses nuits… éloigner les mauvais esprits. Elle s’imagine se peindre, elle, dans de grandes scènes. En elfe, en magicienne, en guerrière, en sorcière. Dans l’océan, sur les mers, dans le ciel ou sur le plus haut sommet du monde. Elle veut refaire l’univers dans sa mezzanine… Et elle le raconte à sa mère, tout en observant les maisons aux portes et aux fenêtres ouvertes. Et soudain, elle crie, June Després. Sa fille sursaute, et découvre le sujet de son exclamation.

- Oh, des groseilles !! dit-elle presque en coeur avec sa mère.

La petite réplique de June suit sa mère, et s’empresse de cueillir les petites merveilles. Les gelées de maman sont toujours les meilleures… Les unes après les autres, les petits fruits rouges s’entassent dans le petit chiffon propre bientôt taché de jus. Autumn ne peut s’empêcher, tout comme sa maman, de croquer dans les petits fruits délicieux, sourire aux lèvres.

- On devrait en offrir à madame Joy, pour tout ce qu’elle a fait pour nous ! Et aussi un pot pour Noah, et les trois frères, enfin, surtout Hannah ! Sa fille doit goûter à la gelée, je suis sûre qu’elle va trop aimer ! Et puis…

Alors qu’elle parle, parle, parle, finissant d’éradiquer la petite muette d’autrefois, sa maman la fait taire. Et elle fronce des sourcils. Un petit bruit ? Elle n’entend rien, la petite blonde… elle observe sa maman, qui se penche sous le buisson de groseilles, tend un peu plus l’oreille. Ses lèvres s’étirent, d’un sourire, alors qu’elle s’exclame à son tour.

- Je l’entend oui !

Sa mère, déjà à quatre pattes, penchée sous le buisson, tend la main. Et ni une ni deux, sa fille l’imite. Elle se penche et alors qu’elle arrive au ras du sol, elle aperçoit quelque chose. Deux petites choses. Blanc, légèrement rougi de jus de groseille. Deux petites pattes… Elle se penche un peu plus, pour l’apercevoir enfin. Ce petit museau remuant, ces petits yeux en forme de billes. Et ces longues oreilles.

- Un lapin !

Coincé sous les branches du buisson, il ne peut pas s’échapper. Apeuré, il tente de reculer, mais l’une de ses pattes arrières semble coincée.

- Oh maman, il a l’air terrifié… regarde sa patte ! Je crois qu’il est coincé… il faut qu’on l’aide…

Avant qu’il ne se fasse croquer, par un chien ou un infecté… Autumn refuse que ce petit museau subisse un tel destin. Alors, elle se couche sur le ventre, peu importe ses vêtements. Aujourd’hui plus rien n’est propre… elle se rapproche doucement du petit lapin qui pousse un nouveau cri perçant.

- Ne t’en fais pas, je vais te libérer. Je veux pas te faire de mal…

Elle tend les bras, ses manches se relèvent légèrement avec l’effort, dévoilant ses poignets. Le petit lapin tente de la mordre, elle s’en fiche et doucement libère le petit animal terrifié. La branche brisée, patte libérée. De ses deux mains, elle maintient le petit animal qui pousse un nouveau cri. Plus doucement encore, elle se retire de sous le petit bosquet, se met à genoux, le petit lapin dans ses mains. Elle l’observe, son petit museau humide sautillant.

- Maman, regarde… je crois qu’il a sa petite patte cassée…

Revenir en haut Aller en bas

June Després
June Després
The pain doesn't go away

à propos
sac à dos
Jusqu'au printemps suivant  Ukke

Ancien métier : Pédopsychiatre
Occupation : Soigne les corps et les âmes
Statut civil : Mariée et mère de famille
Lieu de naissance : Montréal

Jusqu'au printemps suivant  Vhaf

Messages : 193
Inscription : 31/10/2020
Pseudo : Khaalou
Autres visages : Khaaleb Talarion / Max Stal / Logan Dwyerd / Orla Richter
Crédits : and the sun rises again (avatar) / Naly (Gif)
Présence : Présente
Disponibilité : Régulière
Célébrité : Cate Blanchett

Jusqu'au printemps suivant  Cr6jEhK23 / 5023 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWcH1Wm

Jusqu'au printemps suivant  FynvyaL17 / 5017 / 50Jusqu'au printemps suivant  51Pp0UC

Jusqu'au printemps suivant  NQR2YzZ18 / 5018 / 50Jusqu'au printemps suivant  IfFzVjW

Jusqu'au printemps suivant  OmgVryg13 / 5013 / 50Jusqu'au printemps suivant  FWTUB7m

Jusqu'au printemps suivant  7X3OtMK22 / 5022 / 50Jusqu'au printemps suivant  IOASuak



Survie
Sac à dos:
Carnet de santé:

Jusqu'au printemps suivant  Empty
24.09.23 10:10
Jusqu’au printemps suivant

   Tutu & Mama



Un petit cri, un appel.

Il faut avoir l’oreille pour l’entendre. Il faut savoir écouter entre les souffles du vent, dans cette vibration qui est celle des mères. L’écho au cœur de la nuit qui fait se réveiller lorsque tout le monde dort ; ce quelque chose dans les tripes qui vous place dans cet état d’incertitude permanente. Sur le qui-vive.

Le danger.

June l’entend cette petite voix, ce petit être qui appelle de toutes ses forces minuscules sa maman, quelqu’un qui pourra l’aider. Ce désespoir silencieux, il hurle en elle comme une sirène de détresse.

Alors elle demande à Autumn, pour qu’elle confirme, pour s’assurer qu’elle n’est pas la seule à l’entendre, que ça ne se passe pas uniquement dans sa tête. Souvent elle interroge ainsi, pour un son, pour une voix, pour une image : Est ce que ça se passe dans le monde commun ou juste dans le mien ? Est ce que je suis folle chéri ? Oui, un peu plus chaque matin. Mais comme la folie te va bien.

Pas aujourd’hui cependant, car Autumn elle entend. Elle aussi, elle perçoit le petit cri, alors ni une ni deux, voila mère et fille à genoux dans la terre pour jeter un œil curieux et intrigué sous le groseillier. Entre les branches minces, les feuilles vertes et les grappes de fruits rouge sang, elles distinguent enfin une petite forme. Quelque chose de si petit qu’on aurait pu passer à côté sans jamais le voir. Une forme duveteuse, d’un blanc un peu sale à cause de la poussière, un petit regard paniqué dans le rond de ses yeux. Et sa petite bouche aux contours tachetés d’écarlate. Un couine, presque à bout de force le pauvre petit choux à force de tirer sur sa patte prise au piège. Coincé. La gourmandise est un mauvais défaut, ta maman ne te l’a jamais dit mon lapin ?

Les mains dans la terre, June regarde sa fille, plus menue, plonger sous l’arbrisseau pour venir en aide au malheureux et l’encourager de sa voix douce et bienveillante. Pendant ce temps elle guette les alentours. L’agitation pourrait attirer quelque chose de bien plus dangereux qu’une maman lapin à la recherche de son petit. Enfin, Autumn ressort, tenant contre elle le lapereau. Il est si petit, avec ses oreilles qui tremblotent et son nez en panique. Que fait-il si loin du terrier à gambader et à se régaler de fruits alors qu’il devrait être au chaud avec ses frères et sœurs.

« Mmmm oui je crois que tu as raison ma chérie... » dit la mère en se penchant pour observer la petite patoune du rescapé. Elle ne présente pas de blessures sinon une petite écorchure, mais semble enflée et douloureuse. Certainement cassée. June n’est pas vétérinaire, mais ses années de médecine lui permettront peut être de soigner l’infortunée créature.

« Amenons le à l’infirmerie… il faut essayer de le soigner ! » D’un geste preste, la mère fait glisser son châle de ses épaules et l’enroule autour de sa fille qui tient toujours le petit lapin entre ses bras. Au moins il n’aura pas froid pendant le trajet.
Puis elle glisse les groseilles dans la poche de sa veste et emboîte le pas de son enfant qui déjà accourt vers les bâtiments.

D’un pas leste, elles arrivent dans l’infirmerie tranquille.
Il n’y a personne aujourd’hui. Pas de petit bobos à soigner, pas de nez qui coule ou de plaies à désinfecter. Elles sont seules pour essayer de sauver le blessé.

Maîtresse des lieux, June connaît chaque recoin de la pièce qui sert de salle de soins. Elle va vers un placard, en sort un carton dont elle vide le contenu avant de le poser sur le lit d’auscultation. Efficace et professionnelle, elle se lave les mains puis enfile sa blouse blanche et revient vers son patient.

« Autumn, pose le ici… puis lave toi les mains et apporte moi ma trousse s’il te plaît. »

En disant cela elle allume la lumière au dessus de la table, la tire vers le petit carton dans lequel la blondinette dépose le lapereau. On le sent toujours inquiet, mais soit à cause de la panique, soit parce qu’il a compris qu’on allait l’aider, il ne bouge plus. Comme une petite peluche abîmée qu’il est.

Autumn revient vite avec le nécessaire, nouvelle infirmière pour aider à soigner.

« Tu vas le tenir pendant que je l’ausculte d’accord ? » Mère et fille s’attellent donc à la tache. Ce n’est pas facile, car il est si petit l’animal, mais il se tient calme. Résilient. Conscient peut être qu’il n’a pas d’autre choix que de se laisser faire. June, de ses mains minces et douces, examine la patte cassée, désinfecte les petites écorchures, étale une pommade antibiotique, sort un rouleau de bandages et emballe, toujours en expliquant ses gestes, en sous-titrant pour que sa fille comprenne, pour qu’elle apprenne. C’est important de transmettre le savoir. Surtout à ses enfants.

Au bout d’un temps, après s’être assurée qu’il n’avait aucune autre blessure ni maladie, June regarde le petit lapin. Il semble bien fatigué, toutes ses émotions ont du l’exténuer. Lentement, elle passe son index entre ses oreilles. Il a l’air d’aimer ça.

« Bon… nous avons fait tout ce que nous pouvions, maintenant ça va être à lui de trouver la force de guérir. Il va falloir le garder en observation, et le nourrir aussi. Tu penses que tu pourras t’en occuper ma chérie ? »
   
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

à propos
sac à dos


Jusqu'au printemps suivant  Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
Jusqu'au printemps suivant
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
What Lies Ahead :: Ravenhill Herb Farm-
Sauter vers: