Mauvaises Herbes
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 Mauvaises Herbes


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Orla Richter
Orla Richter
Game Over

à propos
sac à dos
Ancien métier : Lycéen
Occupation : A déterminer
Statut civil : Petit cœur célibataire à rafistoler
Lieu de naissance : Cheyenne (Wyoming)

Messages : 64
Inscription : 26/11/2022
Pseudo : Khaalou
Autres visages : Khaaleb des bois / Lolo la loose / Max la Rage / Mama June
Crédits : Homemade(avatar)/Anaelle (code signature)/ Mouette moqueuse (images signature)
Présence : Présent
Disponibilité : Yes !
Célébrité : Finn Wolfhard

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10.05.23 10:36
Mauvaises Herbes

   @Abel Howard




Par la fenêtre aux volets fermés ne passait encore que la lumière faible du petit jour. Pourtant, elle avait ce quelque chose de doré qu’apportait le soleil levant. Des nuances chaudes accentuaient l’aspect cocon de la chambre mansardée où je m’éveillais. Les rayures du papier peint avaient perdu de leur éclat avec le temps et se décollaient même par endroit mais il y avait ici quelque chose de réconfortant. Peut être était-ce ce toit en pente douce qui me donnait l’impression d’être à nouveau dans ces cabanes de draps que nous tirions autrefois entre deux fauteuils du salon, peut être était-ce la chaleur des couvertures dans lesquels je m’enroulais comme un petit burrito du bonheur. Toujours était-il qu’on était bien ici. Bien à la Colonie. Dans un lieu qui pouvait enfin être une vraie maison, un vrai foyer. En sécurité.

Toujours un peu endormi, et savourant le confort extrême de mon matelas, je plongeais ma tête plus profond dans l’oreiller moelleux. Sans doute qu’autrefois j’aurai relevé l’humidité qui s’en dégageait encore, ou peut être me serai-je attardé sur l’odeur de renfermé et de poussière qu’on n’avait pas réussi à chasser ou sur le plancher grinçant de cette maison nouvelle et un peu vieille. Mais aujourd’hui je me pouvais que remercier le destin de m’avoir guidé ici. Dans cette chambre à moi. Dans cette communauté tranquille où il faisait bon vivre.

La lutte était terminée. Nous pouvions enfin vivre. Souffler. Respirer sans avoir peur à chaque instant de se faire croquer.

Soudain, alors que je replongeais doucement dans une somnolence bienheureuse, une odeur délicieuse vint me chatouiller le nez. C’était doux et sucré, éveillant immédiatement l’appétit dans mon ventre grondant. Je réalisais alors que j’avais faim, et qu’il était certainement plus tard que je ne l’avais imaginé jusque là.

« Orla !! Lève toi mon grand !! C’est l’heure d’aller travailler ! » M’appela la voix de ma grand-mère depuis le rez-de-chaussée de la maison.

Il y avait quelque chose d’irréaliste dans cette phrase qui me fit ouvrir grand les paupières. D’une part, je réalisais encore à peine avoir eu la chance de la retrouver parmi tous les exilés de Kelowna ; d’autre part, il était étrange en fin de compte, après deux ans à traîner mon corps de faible dans ce monde pas taillé pour moi, de se retrouver à travailler comme si de rien n’était. Comme si rien, ou presque, n’avait changé. On m’avait assigné au secteur de l’ingénierie en temps que petite main, et bien que j’abordais la chose avec l’humilité due à mon manque d’expérience, je dois bien avouer que j’étais ravi d’aider et de servir à quelque chose, dans la mesure de mes petites capacités. Le monde s’était après tout arrêté de tourner juste avant que je ne puisse réellement commencer de vraies études, et si j’avais toujours été le petit nerd de service, ma formation n’en restait pas moins limitée. Alors je suivais les consignes et les ordres, observant les gestes des plus expérimentés, demandant de l’aide lorsqu’il fallait. Avec ces journées à œuvrer pour la communauté, je retrouvais la soif d’apprendre qui avait été la mienne à l’école. Ça faisait du bien de pouvoir redevenir ce que j’avais cessé d’être pour survivre au-dehors. Un jeune adulte. Curieux et maladroit.

*Tu aurais été fier de moi ? Hein ?*

Mon regard se posa sur la seule chaise de la pièce. Un sweat dans un état terrible y était posé. Je souris.

Repoussant mon édredon, je me redressais et m’étirais avant de me lever pour ouvrir la fenêtre et les volets. Le soleil , qui m’aveugla un instant, brillait dans un magnifique ciel bleu sans nuages. La nature et le jardin qui entouraient le pavillon semblaient briller de milles nuances de verts et au dessus de ma tête voltigeaient des oiseaux marins qui caquetaient gaiement.

Après nos retrouvailles et le petit temps qu’il avait fallu à la Colonie pour organiser l’arrivage massif de tous ces réfugiés, nous nous étions vu attribuer une petite maison dans le Nord de la péninsule. Avec les jours qui passaient, la vie s’organisait petit à petit. J’avais vu, non sans un pincement au cœur, plusieurs de mes nouveaux amis de Highgates quitter les lieux, préférant s’éloigner de la communauté pour en trouver une autre. En regardant le ciel, je pensais à eux. Malgré la distance qui désormais nous séparait, je savais que je les reverrais. J’espérais du moins. Fort.
Tous n’étaient cependant pas encore partis, notamment un qui allait sûrement me gronder si j’arrivais encore en retard.

Je m’arrachais à la vue et quittais mon pyjama en frissonnant avant de me glisser dans une tenue plus appropriée à la journée de travail qui m’attendait. Chaussures de sécurité, pantalon en toile gris-bleu et sweat à capuche épais. C’était sobre, mais un t-shirt floqué d’un logo « Back to the futur » que j’avais déniché dans le hangar à vêtements apportait à l’ensemble une petite touche un peu plus personnelle. Je descendais ensuite l’escalier quatre à quatre tout en mettant un bonnet sur ma tignasse indisciplinée que grand-mère avait déjà maintes fois menacé de couper.

Elle se trouvait d’ailleurs là, dans la petite cuisine de la maison que nous partagions, en train de retourner d’un coup de spatule expert un pancake dans une poele à frire bien beurrée. Mon ventre fit un mini AVC devant cette promesse gustative, et je dévalais le reste des marches comme si ma vie en dépendait.

« Bonjour Grand-mère.
-Aaah ce n’est pas trop tôt !! J’ai bien cru que tu ne te lèverais jamais ! Tu sais quelle heure il est au moins !! Aller file, tu vas être en retard !! Vite vite vite !!» Répondit-elle en posant le pancake sur une pile bien droite. J’en attrapais un que je mettais directement en bouche en me brûlant à moitié puis deux autres que j’emballais dans un petit torchon, puis je m’approchais pour l’embrasser. Elle souriait, les yeux pétillants. Elle avait toujours été comme ça… Une femme pressée.

« Bonne journée Grand-mère...
-Bonne journée mon grand... »

Je filais donc, mâchant avec avidité mon petit déjeuner à l’arrachée. Devant notre maison, une bicyclette plus très neuve mais encore en état m’attendait. Je l’enfourchais, et me lançais à vive allure sur les routes de la Colonie. La communauté s’était installée sur un espace étendu, et s’il était possible de tout faire à pieds, il valait mieux avoir sous la main quelques moyens de locomotion. J’avais eu l’autorisation, compte tenu de notre lieu d’habitation, de récupérer et de retaper ce vieux vélo, un peu trop petit pour moi désormais mais bien pratique toutefois. Dévalant la route qui partait de chez nous, je passais sans trop faire attention aux autres maisons qui longeaient mon chemin. Plusieurs habitants les quittaient pour, comme moi, se rendre au boulot. Une sensation étrange, chaque jour, de retour à la normale.

Après plusieurs minutes, j’arrivais enfin, rien qu’un brin essoufflé et le ventre un peu retourné d’avoir mangé si vite. J’abandonnais mon véhicule devant le local qui servait de base à mon service avant d’y entrer le plus discrètement possible. Il y avait déjà du monde, aussi le glissais-je vers la silhouette que je connaissais le mieux… Abel.
L’ingénieur était une figure rassurante depuis que les siens m’avaient recueilli quelques mois plus tôt et j’avais pris l’habitude de me cacher derrière lui lorsqu’il y avait trop de monde. Une petite ombre en quête d’amis.


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