The Empress

La petite histoire

Cette communauté d'une cinquantaine de survivants doit son nom au paquebot de croisière amarré à l'un des quais du port de Victoria. Si aujourd'hui, sa coque autrefois d'un blanc immaculé arbore des dégoulinures de rouilles, son impressionnante stature témoigne encore de son lustre passé.
Jusqu'au printemps 2017, « The Pacific Empress » sillonnait l'Océan Pacifique des rivages du Japon jusqu'aux îles Galapagos en passant par Hawaï, chargée à son bord de centaines d'âmes en quête de douceur de vivre.

Juin 2017 Alors que le virus d'Harran se propage hors de Turquie et gagne peu à peu l'ensemble de la planète, la panique est bien loin d'effleurer le « Pacific Empress » qui fend sereinement les flots du Pacifique Nord, ses cabines pleines de passagers insouciants que la réalité s'apprête pourtant à frapper de plein fouet. Le port de Seattle, qui devait être un point d'escale en ce début de voyage, leur interdit l'accostage, quarantaine oblige. Le capitaine se replie à défaut sur Vancouver, qui lui oppose le même refus. Alors que la situation se crispe à bord, c'est finalement le port de Victoria qui accepte d'accueillir le « Pacific Empress » à quai avec pour ordre que personne n'entre ni ne sorte du bateau jusqu'à ce que les autorités ne donnent leur feu vert et que la situation soit sous contrôle dans la ville.
Une autorisation qui n'arrivera jamais et, à bord, la situation se dégrade rapidement. Les premiers malades sont confinés dans leurs cabines, puis l'infirmerie se trouve rapidement saturée, ainsi que la minuscule morgue. Les défunts finissent par se relever et le navire idyllique se transforme en piège mortel. On finit par jeter les cadavres par dessus bord avant qu'ils ne puissent attaquer, mais en l'espace d'une semaine, il reste moins de vivants à bord que de morts. Les survivants, à peine une trentaine, se barricadent, attendant une mort certaine.

Septembre 2017 Les habitants de Victoria tentent de survivre au jour le jour tandis que leur société et tous leurs repères s'effondrent peu à peu. Le port, comme partout, a toujours constitué un microcosme à part. Les solidarités entre dockers et pêcheurs sont restées fortes, un petit groupe s'est rassemblé pour faire front ensemble, avec leurs familles. Et alors qu'il faut risquer chaque jour sa vie pour subvenir à leurs besoins, le « Pacific Empress », et ses réserves capables de nourrir sur plusieurs semaines des centaines de personnes, leur fait de l’œil. Mais comment mettre la main dessus alors qu'il grouille depuis plusieurs mois d'infectés? Un soir, ils remarquent des signaux lumineux provenant du paquebot et c'est ainsi qu'ils entament une correspondance en morse avec les quelques survivants encore à bord, ceux-ci voyant dans leur intérêt pour le paquebot leur seule chance de se sortir de ce piège.
Il faut plusieurs jours de persévérance avant que le plan ne se mette en place: l'un des survivants à bord devant attirer les morts-vivants dans le dédales de coursives jusqu'à une porte unique donnant sur le quais. Là, le groupe à l'extérieur, dressant la passerelle procède à l'évacuation au compte-goutte des infectés et à leur élimination. Il faudra au total 3 jours presque sans discontinuer pour venir à bout d'un nombre si important de morts, puis d'une journée supplémentaire pour éliminer les quelques errants encore présents dans les ponts.
Entre les deux groupes de survivants la rencontre est cordiale, soudés par cette épreuve commune, le paquebot apparaît comme un refuge sûr, un endroit facile à défendre. Une communauté d'une cinquantaine de personne se regroupe à son bord, sans hiérarchie précise, les décisions sont prises à la majorité à main levée.

Automne 2017 Peu à peu, la vie du groupe s'organise. Les fruits de la pêche permettent en partie de se nourrir mais les provisions du paquebot s'épuisent et il faut multiplier les expéditions pour trouver de quoi diversifier son alimentation. Les patrouilleurs rencontrent plusieurs petits groupes sur leur chemin souvent prêt à leur échanger quelques rations contre des objets trouvés permettant d'améliorer leur propre survie. C'est ainsi que le groupe se tourne progressivement vers le commerce et le troc, ses liens avec la Colonie commencent là.
 
Avril 2018 Plus le groupe accueille de survivants, plus le manque de hiérarchie se fait sentir et connait ses limites. Un premier conflit éclate lorsqu'un groupe d'expéditionnaires refuse de mettre ses gains de nourriture acquis au service de la communauté. La tension monte jusqu'au point de rupture: les insurgés tentent de prendre le contrôle du navire, leur coup se solde par un échec mais des morts sont à déplorer. Les survivants de cette première mutinerie sont bannis.

Eté 2018 Lorsque la Colonie entame sa relocalisation plus au nord au printemps, The Empress lui fournit notamment du matériel nécessaire à l'édification de son enceinte. Avec la belle saison, le commerce fleurit et progressivement la Colonie gagne en confort, acheté grâce à ses productions alimentaires.

Octobre 2018 L'attaque de nuit signe le retour à bord des insurgés qui ont été bannis depuis le printemps, bien décidés à reprendre ces richesses dont ils ont été privés et qu'ils estiment être -en grande partie- le fruit de leur dur labeur. Alors que le rayonnement de The Empress grandissait dans la région, ruminant leur vengeance, ils ont préparé leur coup pendant tous ces mois. Par endroits, le paquebot porte encore les stigmates de cet épisode sanglant de son histoire et des impacts de balles sont visibles à l'intérieur du bateau ainsi que sur sa coque, témoignant de la violence des affrontements.
La communauté, grâce à sa bonne connaissance des lieux, parvient à défendre ses possessions et, finalement, à prendre le dessus. La plupart des insurgés sont morts dans les combat et le groupe, qui a aussi subi de lourdes pertes, tient conseil pour décider du sort des quelques survivants. Tirant les leçons de leur échec passé, jugeant que le bannissement a été une peine trop clémente, ceux-ci sont condamnés à mort. Dans la foulée, la communauté décide de s'imposer une organisation et une hiérarchie claire et stricte dont elle vote -une dernière fois- les règles, et se choisit un chef -le Commandant- selon les anciennes coutume de la marine.

Année 2019 The Empress double son activité et ses expéditions s'aventurent de plus en plus loin. De fait, elles sont davantage fructueuses et son offre se diversifie. Elle prospère et commence d'ailleurs à développer une flotte à voiles pour pallier la pénurie annoncée des hydrocarbures.
En parallèle, au cours de cette année, elle a été la cible de pas moins de 6 attaques dont elle est toujours sortie victorieuse et intacte à ce jour, comptant -malgré tout- à 2 reprises sur les secours de la Colonie désireuse de s'assurer de la stabilité de ce partenaire commercial de premier ordre.

Description des lieux

The Empress occupe la zone portuaire autour des anciens quais de bateaux de croisière dans les quartiers sud de la ville de Victoria. (plan du port)



Le « Pacific Empress » est le lieu de vie du groupe. Paquebot de taille modeste, elle pouvait accueillir environ 700 passagers sur ses 11 ponts tout confort : piscine, spa, casino, salle de fitness, restaurant, bar, salle de spectacle...
A présent, elle ressemble plutôt à une forteresse qu'à une ville flottante. Son accès est difficile et si elle a connu plusieurs attaques, sa stature a permis au groupe de la défendre, ainsi que le port qu'elle surplombe. De plus, à l'intérieur, c'est un véritable labyrinthe de cabines et de coursives, et même pour ses occupants il n'est pas rare de perdre son chemin.
Aujourd'hui, le paquebot est en grande partie désert et le groupe a mis beaucoup du petit mobilier et des objets en troc, ne gardant que le nécessaire.

Les ponts supérieurs, autrefois dédiés aux activités de loisirs, ont été reconvertis en lieux de vie communautaires.
Les ponts intermédiaires accueillant les cabines les plus spacieuses logent aujourd'hui les survivants. Chacun dispose de sa propre cabine (il y en a bien assez).
Les ponts inférieurs servent d'espaces de stockage et leurs petites cabines peuvent servir de geôles si nécessaire. (plan du paquebot)

Gouvernance

La communauté s'est choisi un Commandant en la personne d'Eliott MacPherson. Cet homme est présent sur le navire depuis le tout début, il faisait partie des quelques survivants de la croisière maudite. C'est d'ailleurs lui qui a communiqué avec le groupe des dockers en utilisant le langage morse via une lampe torche et lui encore qui s'est faufilé dans le paquebot infesté pour ouvrir la porte donnant sur la passerelle.
Il y a gagné d'ailleurs sa réputation parmi les membres du groupe initial et a su se faire sa place organisant leur vie quotidienne. Si bien que lorsqu'il fallut se choisir un chef bien plus tard et après bien des épreuves, son nom a été approuvé à l'unanimité.
Rien ne le prédestinait à porter le titre de Commandant, n'étant pas marin à l'origine, mais il témoigne du respect et de l'estime que les survivants ont pour lui. Hors de sa communauté, on le surnomme l'Empereur.

Il est entouré de 2 Seconds Officiers, nommé par lui-même et qui sont des membres qui ont prouvé leur valeur au sein de groupe à se nombreuses reprises, en qui il a toute confiance ainsi que les autres survivants.

Règlements

Comme si le paquebot naviguait encore, ce sont les règles de la marine qui s'applique à bord.

I. Le Commandant est le seul maître à bord (après Dieu).
Écoutant les conseils et les avis de ses Seconds, le Commandant prend les décisions qui s'imposent pour le bien de sa communauté, tranche les dilemmes et prononce les jugements. C'est lui qui a, en toutes circonstances, le dernier mot et chacun doit s'y conformer.

II. Les femmes et les enfants d'abord.
L'adage peut sembler un peu suranné, mais il s'est adapté aux temps nouveaux. Les femmes participent pleinement à la survie du groupe au même titre que les hommes, elles doivent bénéficier du même respect et aucune atteinte à leur intégrité physique ou morale n'est tolérée. Il en va de même pour les plus jeunes et les plus vulnérables.

III. Chacun doit participer activement à la vie de la communauté et à sa prospérité.
La survie est dure, on attend de chacun qu'il participe à la survie du groupe et/ou à son enrichissement en fonction de ses facultés. Les enfants (dès 7 ans), les blessés et les invalides sont employés à des tâches subalternes temporairement ou sur de plus longues durées mais il n'y a pas de passe-droit.

IV. Le vol est strictement interdit et sévèrement puni.
The Empress regorge de biens devenus rares et donc précieux qui attirent bien des convoitises, y compris à l'intérieur de la communauté. Trahison suprême envers la communauté, il peut être passible du bannissement ou de la peine de mort en fonction de la gravité.

V. Les conflits entre survivants doivent se régler à l'extérieur de la communauté.
Les tensions peuvent être parfois vives mais il est strictement interdit de recourir aux poings ou aux armes dans l'enceinte de la communauté. En revanche, une fois les limites du port franchies, les règlements de comptes peuvent se faire en toute impunité loin des yeux du groupe.

VI. La mutinerie et le meurtre sont passibles de la peine de mort.

Sanctions

Toutes ces règles doivent assurer la cohésion de la communauté qui a déjà dû affronter des mutineries et des attaques extérieures convoitant son trop précieux butin. Aucune exception ne peut être tolérée au risque de remettre en cause l'ordre social qui y règne et donc, à terme, la sécurité et la survie du groupe tout entier.

Les sanctions sont graduées par rapport à la faute commise. Pour les faits les plus graves, les sanctions consistent principalement dans le bannissement (troubles à l'ordre public, vol mineur...) ou la peine de mort (meurtre dans l'enceinte de la communauté, sédition, vol aggravé...)

Les condamnations à mort sont prononcées par le Commandant et les exécutions se font en imitant le supplice de la planche: le condamné est forcé à avancer sur une passerelle ligoté et est jeté à l'eau depuis le pont supérieur. On en meurt soit sur le coup -la chute fait environ de 30 mètres- ou de noyade.

Appartenir à The Empress

Le noyau initial était composé d'anciens pêcheurs, dockers et d'une poignée de passagers survivants, mais trois ans après, beaucoup ont disparus et la communauté regorge de profils variés. D'une manière générale, ce sont des gens plutôt débrouillards et aventureux qui savent survivre dans ce monde difficile.

La solidarité et la fraternité sont des vertus cardinales, la confiance de la communauté est d'autant plus précieuse qu'elle est difficile à obtenir mais elle ouvre toutes les portes. On peut ainsi circuler armé à bord et c'est même recommandé pour être en mesure de se défendre en cas d'attaque extérieure. En revanche, une fois que cette confiance est perdue, elle ne se regagne plus.

Dans un souci d'équité et de cohésion, les ressources sont mises en commun. C'est pourquoi tout le monde doit apporter sa contribution à l'effort collectif. Les tâches et les occupations sont multiples et chacun peut y contribuer selon ses compétences: pêche, expéditions, cuisine, entretien du navire, troc, charpentage...

Intégration

Pour gagner sa place au sein du groupe, encore faut-il la mériter. Il est conseillé de ne pas arriver les mains vides et de prouver sa valeur à la communauté en lui faisant un don conséquent: certains arrivent les bras chargés, d'autres livrent une planque de biens précieux (armes, munitions, médicaments, carburant, etc...)
Le cas échéant, le Commandant vous assignera une tâche à accomplir en fonction des besoins du moment qu'il faudra accomplir avec succès. Généralement, personne n'ose revenir bredouille de cette mission et la plupart disparait sans qu'on entende plus jamais parler d'eux.
Après quoi, le survivant prendra connaissance des règles de la communauté et devra jurer de les respecter sur son honneur, valeur qui possède un sens profond à bord de l'Empress.

Relations avec l'extérieur

The Empress et ses quais attirent des survivants de toute la région de Victoria, s'y tient un marché quasi permanent où l'on marchande, troque et négocie. La communauté s'est édifiée une barricade solide pour se protéger des infectés et des étrangers, l'entrée est surveillée et on vous demandera de déposer vos armes à l'entrée.

La Colonie
Les relations sont purement commerciales: la Colonie n'hésite pas à faire appel à The Empress lorsqu'elle a besoin de matériel ou de denrées spécifiques et rechigne à risquer la peau de ses propres expéditionnaires. Du fait de ses ressources précieuses et stratégiques, la communauté est régulièrement la cible de convoitises de la part d'autres survivants, la Colonie lui a déjà prêté main forte pour sa défense par le passé, préférant encore la rigueur marchande des relations actuelles plutôt que l'instabilité qui pourrait être amenée par un autre groupe inconnu.

Babylon
La toute jeune communauté menée par Joy Langlois a rapidement su se rendre indispensable en mettant à disposition de The Empress ses ressources en bois et en fils de chanvre pour le développement récent de ses embarcations à voiles. En échange, la communauté portuaire l'approvisionne régulièrement avec les fruits de sa pêche et du matériel utile.