Susan Murphy • 'Cause for all we know We might be dead by tomorrow

• Si sa cadette est une indécrottable fille à papa, Susan était quant à elle très près de sa mère. Deuxième enfant mais première fille, elle s'est avérée être une fillette affectueuse mais remuante et pleine d'énergie, en parfaite opposée à son aîné. C’était elle, maman, qui parvenait le plus facilement à calmer la petite furie flamboyante et casse-cou, à la rendre aussi douce qu’un petit chaton.

• Son affection pour son aîné a toujours été grande et sincère, jusqu'à leur voyage vers le Canada. C'est lui qui prenait soin d'elle, lorsqu'elle était petite, qui soignait ses genoux qu'elle ne cessait d’écorcher un peu partout (beaucoup trop fière d'avoir un tas de petites blessures à montrer aux copains). C'est lui qui cachait un dollar sous son oreiller pour lui faire croire à la fée des dents, lorsqu'elle perdait ses dents de lait. C'est lui aussi qui devait bien trop souvent tenter de la ralentir pour éviter une énième blessure. C’est lui, enfin, qui avait dû lui expliquer que la couleur de leur peau ne changeait rien à leur lien. Des souvenirs heureux, grâce à lui, son grand frère.

• Malgré leur différence d'âge, les soeurs Murphy se sont toujours bien entendues. À l’arrivée de la petite Lucy dans sa vie, Susan n’a eu de plus beau commentaire que celui d’affirmer qu’elle était comme elle! La même peau. Les mêmes cheveux. Un ravissement total pour la grande soeur qu’elle désirait tant devenir. Petites, elles se retrouvaient dans l'élaboration de leurs plans périlleux, toutes grouillantes qu'elles étaient. Puis lorsque Susan est entrée dans cet âge incertain qu'est celui de l'adolescence, retrouver sa soeur et son univers d’enfant la rassurait. Puis les astuces de maquillage qu’elle prodigait, puis les dernières tendances modes qu’elle murmurait à sa belle Lucy. Son petit rayon de soleil, son petit panda un peu moins casse-cou, au fil des ans. Mais la même complicité et la même affection.

• Attirée par la photographie et les grands reportages, Susan s’est inscrite tout naturellement en journalisme à l’University of Illinois at Chicago. Aucune hésitation sur le sujet! Ce fut plutôt son profil qui occasionna quelques remous au sein de la famille Brown-Murphy. Ce qu’elle voulait faire, c’était voyager, voir ce qui se passait ailleurs et en informer les gens. Photojournaliste de guerre, rien d’autre. Têtue jusqu’au bout.

• Quand Lucy lui a annoncé vouloir faire carrière en multimédia, Susan était aux anges. Elle l’a cajolée, sa petite soeur chérie, toute la nuit durant, en élaborant leur avenir jusque dans les moindres détails. Elle, elle prendrait des photos du bout du monde, avec son regard bien à elle, et sa petite soeur les enjoliverait de mille effets, les rendant plus vraies que vraies. Elles pourraient les vendre à National Geographic, ou dans les grands journaux! Promesse de l’emmener en voyage à sa graduation, rien que toutes les deux. Paris. Londres. Un tour de l’Europe pour madame, ou un safari africain, qu’importe. Rien de trop beau pour sa petite soeur.

• C’était si simple, si évident, avec Willow. Elle est atterrie dans la vie de Suzy sans s'annoncer au détour d’une fête étudiante entre la faculté des arts et celle des lettres. Elle se sentait spéciale, Susan, lorsque Willow la regardait. Elle se sentait unique, précieuse. Puis soudainement, il n’y avait plus qu’elle en amie. Meilleure amie. Willow au café. Willow au musée. Willow au cinéma, qui mêlait ses doigts aux siens. Willow dans son lit. Une année à s’aimer, se chamailler, s’étourdir, et Willow lui demandait sa main. Susan entreprenait alors sa dernière année de journalisme. Une année de trois stages couronnée d’un diplôme et d’une promesse de mariage.

• Son premier stage fut le plus sage. Journaliste à la rédaction du Chicago Daily Defender, rien de moins! Si son envie de parcourir le monde avec son appareil photo était toujours aussi tenace, il fallait bien avouer qu’elle était fière, Susan, de contribuer à ce quotidien important pour la communauté afro-américaine. C’est à son deuxième stage que sa relation avec Willow s’est détériorée. Même si elle connaissait les craintes de sa fiancée sur le sujet, Susan s’est tout de même dégotée un stage en Égypte sur les retombées de la révolution égyptienne de 2011. Des cris de part et d’autre, des portes claquées, des menaces. Rien à faire, pour retenir Susan éprise de liberté, passionnée par cette profession, amoureuse des voyages. Elle partait trois mois au loin, dans un pays instable, avec ou sans l’accord de son amoureuse.

• Une semaine avant de s’envoler pour son dernier stage, elles se sont posées, Willow et Susan, mains dans les mains, les yeux chagrins. Elles ont parlé. C’est Susan qui a abordé l’idée de la rupture. Parce qu’elle partirait quoi qu’il advienne au Soudan du Sud, le plus jeune pays du monde déjà marqué par les guerres civiles. Là-bas, des journalistes européens étaient disposés à l’accueillir dans leurs locaux temporaires. C’était chagrin, de partir comme ça, sur une rupture amère, mais elle le savait bien, Susan, qu’elle ne pourrait pas rester et l’aimer encore. Ça ne serait pas possible d'aimer celle qui la garderait captive.

• À l’un de ses premiers reportages, l’un des militaires sur place qui la jugeait imprudente à fouiner auprès des mauvaises personnes, lui a conseillée le krav maga pour se défendre d’éventuelles complications. C’est avec ce militaire qu’elle a appris les bases de ce combat, mais également quelques petites astuces concernant les armes à feu. Elle s’est naturellement dégotée des cours plus assidus à Chicago, ainsi que des séances de kickboxing, pour se perfectionner entre ses voyages.

• Multipliant les flirts et les relations sans lendemain, Susan s’est laissée portée plusieurs années entre ses nombreux voyages pour reportages en territoire dangereux et ses retours fréquents au sein de sa famille. À chacun de ses voyages, une carte postale a été délivrée à sa petite Lucy et à son grand Benichat. Hébergée tantôt par des militaires ou par Médecins sans Frontières, tantôt par les gens locaux grâce à son caractère sociable, la jeune journaliste intrépide qu’elle était l’amenait bien souvent à ne pas tenir la promesse de prudence octroyée à sa famille. C’est dans l’un de ses derniers voyages que la situation s’est complexifiée. Obligée de fuir avec l’un des militaires qui l’accompagnait, Susan s’est entaillée largement le bras gauche sur un éclat de verre dans sa course. La cicatrice à son bras est la preuve ultime de sa témérité souvent exagérée.

• Après sa blessure et les hurlements de sa mère, Susan a enfin accepté d’éviter les pays en guerre pour donner un peu de répit à son corps, mais aussi à sa famille frileuse de la savoir en danger. Elle a donc opté pour un séjour en Europe de l’Est afin de survoler la condition des immigrants aux frontières de l’Europe. Automne 2016 aux portes de la Turquie. La rumeur d’un virus et bientôt la promesse d’une quarantaine dans la ville d’Harran. Elle n’avait pas eu le choix de rentrer aux États-Unis par le premier avion, Susan, dégoûtée par l’opacité des instances gouvernementales. Dégoûtée par la liberté mise à mal sans aucune explication. C’est depuis le salon familial qu’elle a enfin compris, les yeux rivés sur la télé. Un pathogène bien plus terrible que ce qu’ils avaient pu connaître jusque là.

• Retrouver le Canada avait semblé être la meilleure option, tandis que le virus s’était frayé un chemin au-dessus des frontières. Voyager léger, c’était ce qu’elle avait conseillé à sa petite soeur, lui expliquant ce qui était utile d’apporter dans ses périples. La voiture chargée, ce fut toute la famille qui remonta vers le Nord à la recherche d’un aéroport encore accessible. Le virus devrait craindre le froid, non? Sur le chemin, sa mère se sentait fiévreuse. Puis nauséeuse. Les yeux injectés de sang. Infectée. Un drame, pour Susan, de voir son aîné l’abattre, comme si la conciliation de ce grand frère qu’elle aimait tant, si parfait, et la vision d’horreur de sa mère abattue était impossible.

• D’aéroport en aéroport, la famille endeuillée s’est retrouvée dans la petite ville de Kelowna, à quelques heures à peine de la frontière américaine. À bout de souffle, à bout de ressources, ils s’y sont installés un moment, le temps de voir. C’est dans cette attente qu’ils se sont retrouvés aux prises avec Mansfield. Elle l’a rapidement détesté, Susan, mais s’est également rendue à l’unique conclusion possible : elle ne pouvait que baisser la tête devant lui. Il peut très certainement se targuer d’être le seul à la faire taire, la petite Murphy.

• En dépit du climat de peur instauré dans la communauté de l’aéroport, Susan est tout de même parvenue à y trouver son compte. De nature sociable et bienveillante, elle s’est rapidement retrouvée bien entourée par les autres survivants. Ayant la chance d’avoir intégré le groupe d’expédition, elle prenait grand soin de questionner les autres membres du groupe laissés pour compte afin de lister leurs besoins.

Aventureuse • Susan, c'est cette femme, cette lionne, qui aime le danger, les défis, se faufiler comme un chat instinctif entre les explosions et les tirs, pour au final toujours retomber sur ses pattes. Rien ne l'arrête, ou presque. Combative jusqu'au bout, sans tenir compte de ses propres limites qu'elle cherche toujours à surpasser. Elle aime la découverte, elle aime l'aventure. Elle vit, Susan, pour ces pulsions qui la gorge d'adrénaline.

Audacieuse • Elle s'amuse, Suzy, à taquiner sa soeur chérie, sa famille, ses amis, des inconnus. L'audace de remettre les autres à leur place, dans une pointe d'humour. Elle en a vu, Susan, de toutes ces choses qui déboussolent et qui font mal. Elle l'a vue, la mort, à la défier du regard ou derrière son objectif, elle l'a vue la tristesse, elle a vu ces inégalités, qu'elle s'obstine à dénoncer. A prendre le parti du bon, le pari du bien, à n'importe quel prix. Elle a la franchise bien acérée, la liberté gravé sur son coeur.

Téméraire • Gamine pleine de vie à crapahuter au-dehors. Gamine remuante à tester ses limites même à la petite enfance. Et maintenant que le monde se meurt, elle continue de faire ce qu'elle veut, comme elle veut, où elle veut. S'aventurer sur des sentiers drapés de risques, malgré elle, parce que c'était plus fort que tout, comme un appel. Elle s'est souvent retrouvée bien mal. À ne pas réfléchir avant d'agir, à écouter seulement son instinct au péril de sa propre vie. Mais elle a toujours tout surmonté. Se hasarder, à l'écoute de son coeur, et se délivrer par les mêmes moyens, ça a toujours payé. Pourquoi arrêter?

Impulsive • Impulsive, Susan, aussi, quand quelque chose la blesse. Ou quelqu'un. Comme toute cette rancoeur qu'elle cache à son frère. Pleine d'orgueil, la petite journaliste de guerre, pleine d'orgueil, têtue, qui feule à chaque mal qui l'afflige.

Protectrice • Susan, elle veille sur ceux qui comptent. Elle veille jour et nuit, nuit et jour, même au coeur de son sommeil. Véritable louve quand il s'agit de protéger quelqu'un qu'elle aime. Et surtout, surtout, sa famille. Sa petite soeur, son frère, son père. Son autre famille, aussi, tous ses amis si importants pour elle. En dépit des orages qui peuvent lui éclater dessus, en dépit de l'animosité et des querelles assassines, elle sera toujours prête à tout sacrifier pour eux.

Passionnée • Susan, elle aime. Elle aime la vie. Elle aime les gens. Elle aime son métier. Avec une passion qui la déchire, qui la consume, qui la prend toute entière. Émotive, touchée, à s'accrocher quand il ne faut pas, quand on ne doit pas. Elle aime à en mourir, elle aime à en crever. La passion pour corrompre le coeur, à s'y laisser toute entière. Les sentiments décuplés, elle a vécu toutes ses romances avec cette flamme qui la dévore. Passionnée à en faire les mauvais choix, à se jeter toute entière, à nourrir ce sentiment-là. Qu'il ne s'éteigne pas.

Mental
Attentif □□■□□ Distrait
Optimiste □■□□□ Pessimiste
Rusé □■□□□ Naïf
Comique ■□□□□ Ennuyeux
Doux □□■□□ Agressif
Humble □■□□□ Arrogant

Tempérament
Débrouillard □■□□□ Suiveur
Loyal □■□□□ Perfide
Patient □□□■□ Impatient
Chaleureux ■□□□□ Froid
Pondéré □□■□□ Susceptible
Soigneux □□□□■ Désordonné

Survie
Chanceux □■□□□ Poissard
Discret □□■□□ Bruyant
Prudent □□□□■ Intrépide
Ingénieux □■□□□ Incapable
Courageux ■□□□□ Lâche
Adroit ■□□□□ Maladroit

Social
Bavard : ■□□□□ Réservé
Franc ■□□□□ Hypocrite
Généreux ■□□□□ Egoïste
Modeste □■□□□ Prétentieux
Honnête □■□□□ Malhonnête
Courtois □□■□□ Vulgaire

Sang-froid (niveau 7) :  Elle est habituée au danger et sait garder son focus derrière l’objectif, Susan. C’était sa profession et c’est maintenant son quotidien. C’est sa soif de vivre, peut-être, ou son entêtement qui lui permet de garder son sang-froid et de ne pas céder à la panique.
Chance (niveau 7) :  Ça ne s’explique pas. Ça se vit. Téméraire, audacieuse, casse-cou. La profession qui aurait dû lui faire prendre une balle perdue ou un membre en moins. Mais rien. La chance de s’en sortir même au front. La chance d’éviter le pire même avec ses réactions souvent irréfléchies.