Rp commun - Save the sheep

Arrivée depuis peu, Zahra s'efforce pour se raccrocher à des repères connus, rassurants. Les gens ici sont bien plus nombreux que dans son ancien groupe, mais les journées se passent plus ou moins de la même manière et l'adolescente est bien décidée à faire son maximum pour avoir le droit de rester. Depuis qu'on l'a autorisée à sortir de l'infirmerie, elle se fait un devoir de se rendre utile, notamment du côté du potager. C'est une chose qu'elle maîtrise relativement bien, elle se sent en terrain connu les mains dans la terre, et ça l'aide à garder un sentiment de contrôle, de normalité.

Sans savoir vraiment à quoi s'attendre, elle redoute l'hypothétique moment où on la reconduira en dehors des murs. Avant, Zay avait compris que Helen et Randy avaient fait en sorte qu'elle soit considérée comme faisant partie de leur famille, mais ici, elle ne représentait rien pour personne. En dehors de cette inquiétude sourde et latente, Zahra fait de son mieux pour surmonter la perte de sa famille d'adoption. Le choc d'avoir vu les corps des siens était toujours présent et dès qu'elle fermait les yeux, la jeune fille revoyait la scène, culpabilisant de n'avoir rien pu faire pour eux.

En dehors de ce traumatisme qui plombe chaque jour un peu son sommeil, Zahra se sent plutôt bien. Rassurée d'être à l'abri derrière ces murs même si elle se sent perdue face à tous ces inconnus, le changement le plus notable pour elle est la présence d'autres jeunes. Plus âgés ou plus jeunes qu'elle, elle n'était plus la seule mineure du groupe à présent, ce qui lui apparaît comme positif. Elle n'a pas encore vraiment osé aller vers eux pour l'instant, a un peu perdu l'habitude de vivre avec d'autres gamins. Et puis, sa priorité est de montrer qu'elle peut être utile et capable de faire des choses, pour gagner sa place dans le groupe. Une fois sûre qu'elle ne sera pas mise dehors, Zay prévoit de tenter une approche et qui sait, elle se fera peut-être des amis.
La journée aujourd'hui est agréable, ensoleillée et légèrement venteuse, parfaite pour rester dehors. Les plantations commençaient à sortir de terre et Zahra s'était mise à la tâche de bonne heure, après avoir renoncé au sommeil. Arracher les mauvaises herbes puis arroser, une plate-bande après l'autre. Le jardin potager était, là aussi, plus grand que de là où elle venait. Tout ici était presque démesuré en comparaison de ce qu'elle avait connu.

Concentrée sur son travail, elle ne remarque pas la cohue provoquée par l'alerte générale qu'elle n'a pas entendue. Ce n'est qu'en relevant la tête, arrivée au bout de l'allée, qu'elle remarque un groupe de personnes qui se dirigent vers le même endroit en courant. Zahra n'y prête pas plus d'attention que ça, pense que les adultes vont sans doute sortir chasser, mais sent l'hésitation poindre en voyant que des enfants courent dans la même direction. L'adolescente se laisse gagner par la curiosité et en voyant qu'elle est seule dans le champ, délaisse son ouvrage pour aller voir, à son tour. Il se passe clairement quelque chose, un nouvel arrivant, peut-être ?
Arrivant avec un temps de retard, Zay fronce les sourcils et sent son inquiétude se muer en angoisse. La nervosité ambiante est significative, un danger arrive. Les autres jeunes regroupés autour d'un adulte, Jorge si elle se souvient bien, elle essaie de capter ce qu'il dit, réussissant à lire quelques mots sur ses lèvres.
Distance, extérieur, veux.
Si ces bribes ne l'aident pas à comprendre ce qu'il a dit, l'attitude de l'homme, qui attrape de quoi se battre, combinée à la nervosité ambiante suffisent à Zahra, qui comprend ce qui se passe. Un danger arrive, et une brusque nausée lui tord le ventre. Elle la maintient à grand-peine pendant que les images de la précédente attaque qu'elle a vécue défilent dans sa tête. Ou plutôt, les conséquences de celle-ci. Zay secoue la tête, cette fois elle ne se cachera pas. Peut-être qu'elle peut aider plutôt que de laisser les autres se faire tuer. Si elle recule de quelques pas, c'est pour ramasser une branche qui lui semble solide, et la jeune fille la serre de toutes ses forces pendant que ses yeux papillonnent d'un visage à l'autre, prête à repérer le moindre signal.

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