The Arrival - RP commun

Une blondeur hypnotique. Le genre de petite beauté qu'on voyait plus trop, maintenant. Une adolescente qui traversait la foule de survivants à la manière d'une gazelle, par petites foulées gracieuses. Elle l'avait suivie du bout des yeux, Emy, sans savoir faire autre chose. Jusqu'à ce que la fille saute dans les bras d'un visage connu. Joakim. Plantée là, médusée, dans l’ombre de Noah sans savoir se détacher de la scène. Jusqu'à ce que le militaire la voit enfin, point fixe dans la foule mouvante. Elle lui mimait de l'appeler, la gamine. Et protège-la, Andor. Jusqu'à ton dernier souffle. Les petites beautés dans son genre, ça va se faire bouffer par ici. Les pensées au fond du coeur, à refouler tout ce qu'on avait pu lui faire, à elle, en tant que petite beauté latina. Sans son frère pour la protéger.

Juste la main de Noah pour la ramener à la réalité. Un pas. Un autre, Emy. La gorge serrée de la fouille forcée à se déplumer devant un étranger. Chercher ses blessures et ausculter ses plaies. Juste la mâchoire crispée de voir personne de connu. Pas Elijah. Pas Jamie. Pas Matthew. Pas…

« Terry sera là tu penses…? » La voix en murmure. Elle pouvait pas souffler plus fort, Emy. La tempête dans sa tête l'empêchait de penser clairement, de parler vraiment. L’anxiété à son comble, dans cette fosse humaine. Des gens heureux partout. Des retrouvailles tout le temps. Des cris de joie. Et juste elle, la gamine, ses grands yeux noirs au désespoir. « Noah… Noah, faut partir d’ici. » Là, maintenant, tout de suite. La respiration rapide, Emy. Mais pour toujours, aussi, qu’elle pensait si fort. Une planque comme à la Lyssa. Un petit nid rien que pour eux et ceux qui comptaient. Ses doigts s’étaient emmêlés aux siens, sans même qu’elle y pense, sans même le vouloir.
   

Spoiler:

Le ventre par en avant. La main sur les reins. Madone d’un temps nouveau. De celles à resplendir, les boucles folles et fournies, les hormones qui jouaient en sa faveur. De celles à vivre si mal leur grossesse, pourtant. Comme un isolement. Comme une prison. Être sage. Penser à autre chose que ses propres envies. Une claque au milieu de sa vie, à la Murphy. Mais après six mois, après avoir traversé la province, elle commençait enfin - dieu merci - à se faire à sa situation. La petite chose s’accrochait contre toute attente, malgré le sang, malgré la peur. Et là, plantée entre Benedict et Lucy, au milieu de ce groupes d’étrangers et de visages connus, elle n’en cherchait qu’un seul.

Ferghus Rhodes.

« Tu crois qu’il va me reconnaître avec mon ventre, Lucy? J’ai l’impression d’avoir doublé depuis notre départ. » Toujours cool, la sista. Elle plantait sur sa cadette un sourire coquin, le sourire dévoré. Elle s’inquiétait, bien sûr. Elle s’inquiétait pour lui quand il était loin. Elle s’inquiétait pour ses pensées intrusives, pour ses pensées noires, pour ses idées malsaines. Elle s’inquiétait du poids de la mort de Mansfield sur son esprit fragile. Surtout, elle s’inquiétait de sa survie. Un trajet long, sans nouvelle. Mais positive, toujours. Solaire, tout le temps. À son ventre, comme un roulement. Une secousse toute douce. La main sur le devant, pour ressentir le petit qui bougeait un peu sous ses doigts.

C’est environ là qu’elle l’avait vu. Ses yeux noirs, comme fous, à épier la foule, à reluquer chaque visage. À la chercher elle.

La main de Lucy relâchée. Elle courait, Susan. Emmêlée dans ses vêtements de grossesse un peu trop grands. Quand elle plongeait entre ses deux bras, son minois était ravagé par les larmes. Comme si toutes ses craintes contenues se permettaient enfin un peu de liberté.

Pleurer.
Pleurer encore.
   

Spoiler:

La vallée de l’Okanagan n’existait plus.

Et elle se demandait où son âme irait, la poétesse. Quand la mort viendrait l’embrasser, en temps et en heure. Où est-ce qu’elle irait? Quel ciel voudrait bien d’elle? Sur quoi veillerait-elle, si la terre ancestrale était à feu et à sang? Si elle était la dernière représentante de son peuple, à ce jour? Des pointes d’angoisse dès que le silence s’imposait. Chercher la chaleur dans les bras de Roy pour arrêter de réfléchir, pour arrêter d’avoir peur, pour arrêter de se sentir seule. Chercher la chaleur dans les bras de Roy les yeux grands fermés. En s’imaginant un autre, quand les bras se refermaient sur elle.

Le frisson inconfortable, alors qu’un militaire la visait toujours de son arme. Mais elle était là. Enfin. L’une des dernières à intégrer la zone de quarantaine. Une canne de fortune sur laquelle s’appuyer. Le corps solide d’Arello pour ne pas flancher. Une blessure légère, que l’infirmier avait dit plus tôt. Silence muet d’une Okanagan en sueur. Petite nature, quand la souffrance lèchait son âme.

Mais là, devant la foule dense de survivants en déroute, elle se sentait tanguer, Ayana. Le bras de Roy la retenait plus solidement, tandis qu’elle sentait ses forces faiblir. Tanguer devant tant de gens au même endroit. Tanguer sous le brouhaha des conversations, des cris, des pleurs. Tanguer de ne le voir nulle part. Abel n’était pas là. Combien de deuil avant d’enterrer ton coeur, Ayana? « Tu peux me laisser ici, je vais te ralentir. Angie est petite, ça sera difficile de la trouver si tu t’avances pas. Si je la vois… Si je la vois, on t’attendra ici. » Sa main tremblante sur sa canne. Son regard en berne. Son corps absorbait la nouvelle difficilement, mais ça lui semblait si facile, à Ayana, de rejeter sur le compte de la douleur. Petite louve. Elle lècherait ses plaies et son coeur écartelé lorsqu’elle serait seule. Aussi longtemps qu’il le faudra.

La perte de ses terres ancestrales comme une mise à mort.
La perte d’Enola et de Byron pour emmurer son âme.
La perte d’Abel pour sceller son coeur.

Immobile. Tremblante. Vacillante.
Elle était de celle à encaisser l’horreur les lèvres closes.
   

Spoiler:

Perdu, le Lewis. A fixer le vide, l'interdit, les autres. Perdu face à un monde qui tourne comme une hélice alors que lui est resté bloqué là-bas avec elle. Perdu face à la perte, perdu face à la douleur, perdu face aux grands yeux d'Emy qui semblent autant paumés que lui. Sa main en soutien. Tous deux spectateurs d'une euphorie qu'ils n'arrivent pas à intégrer ou capter. Plus l'envie.

Inerte face à la fouille, docile face au dépouillement. Faire avec, comme d'habitude, alors qu'il n'a qu'une envie : fuir. Mais il y a les autres, sa famille, Emy. Ils ont besoin d'un endroit où vivre, eux. D'une sureté, d'un foyer. Lui aussi pourtant. Mais là, rien ne vient. Bloqué à Kelowna avec le reste de sa vie.

La voix d'Emy pour le ramener à la réalité. Terry. Un silence en réponse, parce qu'il en sait rien, Noah. Et elle n'a sûrement pas envie de savoir, Emy. Trop de pertes, dernièrement, trop d'incertitude. Une vie bien trop bancale pour deux cœurs au bord du gouffre.

Et puis l'angoisse qui prend le dessus, sa main qui se sert plus fort dans la sienne, des mots en appel au secours. Elle est en train de lâcher, ta bonne étoile, Noah. Emy en panique. Alors il la sert plus fort entre sa main. Il le ressent aussi, ce mal-être. - J'veux pas rester non-plus, Emy... Y'a trop de monde, c'est trop grand... J'y arriverai pas... Le binôme en péril. Alors il cherche Rafael des yeux, Noah. Le besoin d'une constance, d'un roc, d'une bouée de sauvetage. Il est là, et Noah respire, une fois, deux fois, ça fait mal. Fais nous sortir de là, pitié. Comme un appel à l'aide. Il comprendra, son cousin.

Spoiler:

Des promesses en cascade pour Lucy qui observe ce nouveau monde face à elle. L'immensité nouvelle qu'elle a pu apercevoir en entrant dans cette Colonie qu'ils semblent tous tant chérir, autour d'elle. Un monde nouveau qui met un rideau final sur cette vie d'avant qui gentiment l'étouffait. L'Aéroport, Safe Harbor, la peur, la précarité. Finis. Tout ce qu'il reste à présent, c'est une nouvelle vie qui s'ouvre à elle, loin des virulents, loin de l'extérieur, et tout ce terrain pour elle. Rien que pour elle. Finis les murs, finis la pénombre. Tout n'est plus que soleil, brise légère et chant des oiseaux. Ca fait du bien. Elle respire enfin, la petite Lucy.

A côté d'elle, sa Suzy pavane, le ventre rond en avant, à chercher quelqu'un que Lucy devine très vite. Elle l'a connait sa soeur. Elle connait ce regard. Ferghus. Leur Ferghus. Le point noir de la famille Murphy pour un grand frère bien trop protecteur. Elle sourit, Lucy, à la question de son aînée. Elle ne s'inquiète même pas de le savoir absent au rendez-vous, elle préfère s'inquiéter de ce qu'il pensera en la voyant et la cadette reconnait bien là sa soeur. Ne pas imaginer le pire pour se rassurer. - T'as doublé oui. Mais c'est pas ça qui va le faire t'oublier Suzy.

La main s'égare et Lucy voit sa soeur filer comme le vent. Et elle comprend. Il est là. Elle l'aperçoit, elle aussi et un pincement au coeur lui prend. Petite Lucy, elle aussi abandonné par Ferghus Rhodes. Perdu dans la folie.

Elle ne veut pas interrompre ces retrouvailles, alors elle cherche Ben du regard. Il est là, fidèle à lui, à chercher à aider les autres, à rassurer, réfléchir à la suite. Elle l'interromp en l'attrapant par le bras pour l'isoler du groupe. - Ben, tu penses qu'on sera bien ici ? Tu penses qu'on risque plus rien ? L'espoir au fond des pupilles, terni lorsqu'elle pose les yeux sur Autumn et June. La vision n'est pas la même pour elles.

Les yeux retombent sur son grand frère. - J'veux rester ici. Au moins l'extérieur est si loin.

Spoiler:

« … Un peu vexé, et soucieux de montrer au chat que sa magie était puissante, l’ogre transformé en lion changea à nouveau d’aspect. Son corps se mit à rétrécir, sa crinière disparue pour laisser place à deux oreilles rondes, et son pelage, auparavant fauve, se fit gris. D’un animal immense et féroce, il devint… une minuscule souris ! Ne lui donnant même pas l’occasion de parler ni même d’agir, le chat bondit alors sur l’ogre-souris et l’avala tout rond ! Grace à la ruse, il avait débarrassé le royaume de cette terrible menace et s’en alla retrouver le fils du meunier pour le conduire au château. Il lui fit revêtir de beaux vêtements, ainsi, lorsque le roi arriva avec toute sa Cour, il ne put y avoir de doute que ce fut lui le maître des lieux. Aussitôt, il accepta de lui donner la main de sa fille unique, et c’est ainsi que le troisième fils, qui n’avait hérité que d’un vieux chat… devint un jour lui-même roi. 
-Et le chat botté ? Demanda Owen de sa petite voix.
-Il resta avec le troisième fils devenu roi et coula des jours heureux à dormir sur des coussins en velours et à chasser les souris du château.
-Si tu veux mon avis… l’ogre était idiot ! Moi je l’aurais vu venir, je serai restée lion et j’aurai mangé le chat ! Renchérit Aïda en serrant un peu plus fort dans ses bras sa peluche. Logan ne pu s’empêcher de sourire.
-Mais parce que toi tu es une petite fille maline, et que lui c’était un gros bêta d’ogre. Aller maintenant, essayez de dormir un peu les enfants... »

Se penchant en avant, le géant embrassa le front de son fils et de son amie, puis remonta la couverture sur leurs mentons. Ils échangèrent encore quelques mots, puis devant le regard insistant du père, fermèrent l’un et l’autre les paupières. Logan resta à les regarder quelques instants, s’assurant que ce n’était pas du chiqué, puis il se remit debout et étira ses lombaires. Son dos immense craqua. Il grogna puis se tourna vers Jamie et Eli.

*Vous les avez vu ?* Signa-t-il à leur intention avant de plonger à son tour le regard dans la foule à la recherche du reste de leur famille éparpillée. A la recherche d’Emy et de Ruben. A la recherche de Nancy. Il espérait, de tout son cœur, qu’ils allaient bien.

Résumé:

    

Accompagné de Florencia et de Max, Joakim a suivi le groupe, sagement, mais plein d'espoir. Les yeux parcourant tous les nouveaux visages. A la recherche des siens. Sursautant à chaque silhouette similaire. Mais rien. Pour le moment, sa famille est introuvable. Alors il cède son arme, comme demandé, non sans une remarque cinglante, il se laisse fouiller puis se laisse mener pour attendre. Car c'est tout ce qu'il lui reste à faire ; attendre. Alors nerveux, il fait les cent pas, se redresse à chaque nouvel arrivant dans le petit camp de fortune. Toujours rien.

Max décide de sortir et Joakim soupire. Ont-ils fait une erreur en s'en allant sans savoir où se trouvaient les autres ? Ont-ils pu s'enfuir à temps ? Il n'en sait rien et c'est bien ce qui le bouffe. Et si les Eriksson se terminaient avec lui ?

Il préfère sortir, non sans inviter la Corneille à le suivre. Ces tentes l'étouffent, il a besoin d'air. Et c'est là qu'il aperçoit cette tignasse blonde. Adalie. Son coeur s'emballe et lorsque son regard accroche le sien, c'est à elle de courir vers lui. Le choc est violent mais le bonheur qu'il ressent sur le moment est très intense. -Vous êtes là... Bordel j'ai eu si peur... qu'il lui murmure. Bien vite il relève les yeux pour voir où se trouvent les autres, sauf que c'est quelqu'un d'autre qu'il voit. Une ancienne connaissance. Emy, sa guerrière. Elle le reconnait et lui mime un téléphone. Il comprend. Il se rappelle le talkie, rangé dans son sac, avant de lui répondre d'un signe de tête. Car il ne compte pas la laisser s'en aller sans prendre de ses nouvelles, sans s'inquiéter de son sort.

Elle disparait et Joakim retrouve le présent, alors que le reste de sa famille arrive enfin. Il était temps.

Spoiler:

Du putain de bétail. Les gardes qui nous encadrent, les grillages qui nous entourent, c'est à ça qu'ça ressemble, ouais.Ccomme ça qu'on nous traite, mais pas en position de prétendre à mieux, ni de me rebiffer, j'obtempère, Nana claudiquant à mes côtés. Je sens son bras se crisper autour du mien, scrute son visage froncé avec inquiétude. A la recherche du signe qui trahirait que cette épreuve, une de plus, puisse bien être celle de trop. Et j'ai l'impression de faire un bond en arrière, presque trois ans avant, réfugiés de l'aéroport. Avant l'ascension de Seth, moi dans son sillage. Aujourd'hui, seigneur déchu, anonyme ou presque. Pas plus de titre de noblesse que de bagage. L'ambre des prunelles de Cali pour seule richesse. Mes doigts effleurent sa taille. Cet endroit, c'est pas pour nous, beauté. Une cage, v'la c'que c'est.
Les médecins arrivent à la rencontre de Nana, l'accueillent avec politesse, veulent l'emmener pour tout un tas de contrôle de routine. Menaçant, je me dresse, mon bras refuse de s'en séparer. A contre-cœur, ils m'embarquent avec, il leur faudra bien composer avec Cerbère. Cali s'éloigne, sa crinière sombre engloutie dans la foule. Reste sur tes gardes, bébé.

Devant la tente, je me fais refouler. Secret médical, monsieur. Nana en confiance par les stéthoscopes et les blouses blanches me lâche et s'avance. Ca fait bien longtemps qu'elle a pas vu un vrai médecin. Alors, j'veux bien ronger mon frein. Pas de remous, pas d'esclandre.
J'attends sur un banc, à l'extérieur. De longues minutes au cours desquelles se dessine l'impasse. Impossible de rester, le moule est trop étroit pour que Blake puisse s'y conformer. Mais Nana et son regard fatigué, ses épaules voûtées... Je peux pas plus lui en demander.

On me fait signe d'entrer dans la tente à côté. Inspection des morsures, il parait. Les gants en latex des infirmiers, le corps comme objet suspect, ça m'rappelle trop, ça m'rappelle ce monde que je croyais disparu. Les contrôles, les fouilles au corps, la peau scrutée au centimètre près pour y trouver les tatouages d'appartenance à un gang. Le sang proche du point d'ébullition, si j'reste là, c'est sûr, ça va mal tourner...
 
C'est là que j'le vois, sûrement entré après que le gars d'à côté ait fini de se faire papouiller comme un bébé. Entre lui et moi, une liste de griefs longue comme le bras, nos egos gonflés à la rancune et puis Vernon, le mois dernier:

"Bordel, t'es increvable, Khaal..."

Presque un trait d'humour si on était pas tous les deux à moitié à poil. Mais la vérité était là: last men standing, dernières pièces de l'échiquier, et plus guère de vivants pour nous opposer.

Spoiler: